Chapitre 12

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Le lycée.

Source d'angoisse et de panique, la pression, les devoirs, les gens. Il détestait cela, c'était vraiment insupportable, il en avait marre.

Il n'avait pas que le lycée, il avait marre de la vie en général.

Il pourrait en écrire un roman, mais le roman serait incompréhensible pour les autres d'après lui. « Le roman que seul l'écrivain comprend. » C'est comme ça qu'il se nommerait.

Ce serait l'histoire de cet écrivain. Celui qui a du mal à se confier, celui que ne fait pas confiance à cause de ses divers traumatismes. Ces traumatismes scolaires, relationnels et mentaux, ceux qui lui ont fait tant de mal.

Cet écrivain fatigué. Fatigué de ce que la vie lui fait subir.

Des grosses cernes sous les yeux, les paupières qui se ferment sans arrêt, le cerveau qui se déconnecte et le corps sans énergie.

De la fatigue, celle que le sommeil ne répare pas.

Ce sommeil, son pire ennemi. Celui qui met tant de temps à arriver et qui met si peu de temps à partir. Ce sommeil qui est si moqueur, qui décide de s'éclipser durant la nuit mais qui ne revient pas toujours. Celui qui est présent pour tout le monde, mais pas pour lui.

Le roman que seul l'écrivain comprend. Celui que seul Tadashi comprend.

Tadashi Yamaguchi. Ce bel-enfant bouleversé par la vie et l'amour.

Cet amour qui lui faisait tant de mal, mais il en était accro. Il était accro à cette toxicité.

Il voulait comprendre pourquoi le beau blond se mentait-il à lui-même, pourquoi il lui avait menti , droit dans ses beaux yeux jaunes dans ses prunelles marron.

Le verdâtre voulait en avoir le cœur net, il allait parler avec Kei.

S'habillant chaudement vu la fraîcheur ambiante extérieur, il prit son téléphone. Parcourant les différentes applications à la recherche du contact voulu, il appuya sur l'écran tactile et lança l'appel.

Il renouvela l'appel 2 fois, son correspondant ne répondait pas, il avait sûrement supprimé son numéro.

Tadashi, déçu, décida de sortir tout de même. Son trousseau de clés dans la main, son téléphone dans la poche arrière de son jean, il quitta la résidence Hinata.

La nuit commençait à montrer le bout de son nez. Les étoiles dont le jeune Yamaguchi aimait tant admirer ne sont pas présentes ce soir, elles se cachent face au temps qui s'annonçait.

Tadashi s'assied sur un banc, la neige n'avait pas encore recouvert le bois vert de son épais manteau, mais elle s'était déjà installée dans les délicats cheveux du verdâtre.

Il regarda devant lui, ses yeux lui piquaient, son nez reniflait sans cesse et ses mains commençaient à devenir rouges.

Il se battait.

Il se battait pour ne pas pleurer, pour rester fort, pour pouvoir encore voir un minimum dans ce paysage sombre qui s'offrait à lui.

Ses mains se serraient contre le tissu de son jean, ses genoux étaient repliés contre sa poitrine, il tremblait un peu. D'abord ses jambes, puis ses mains, ses bras et puis se fut le tour de son torse.

Sa respiration saccadée, il observait la neige tomber de plus en plus, mais lentement. Tadashi se contrôlait comme il le pouvait, mais quand il sentit son téléphone vibrer dans sa poche, il se précipita de répondre.

« T'es où ? » Fut la première chose qu'il entendit.

« Tadashi, tu pleures ? » Fut la deuxième.

« J'arrive, je suis tout prêt. » Fut la dernière.

Il s'était effondré à l'écoute de cette voix qu'il aimait autant. Elle avait été inquiète, remplie de soucis.

- Tadashi Yamaguchi !

Cette voix avait crié son nom à travers le parc, il était essoufflé et il courait vers lui. Ses mèches blondes bougeaient au rythme de sa course, ses lunettes menaçaient de tomber, sa respiration à lui aussi était saccadée.

- Kei.

Des bras musclés vinrent se loger de chaque part de son dos, ces mêmes bras le ramenèrent vers un torse confortable. Une odeur de cigarette et de parfum masculin embruma directement ses narines, il plongea sa tête dans le cou chaud de l'adolescent qui l'avait pris dans ses bras.

Ses pleurs redoublèrent, ses yeux lui faisaient mal.

- Tu m'as fait peur Tadashi, pourquoi m'as tu appelé ? Il rompit leur étreinte, Kei la rompit.

Il hésita.

- J'ai besoin de mettre les choses au clair avec toi... Il sécha ses larmes, il refusait de paraître si faible face à celui qu'il aimait.

Kei redoutait ce moment plus que tout. Il ne voulait pas parler de ça, mais il avait peur. Peur de ce qu'il ressentait.

- Quand on s'est parlé la dernière fois, tu m'as menti.

- Oui.

- Pourquoi ? Les mains de Tadashi étaient maintenant rouges, trop rouges.

- J'ai été amoureux, j'étais fou amoureux et cela m'a trompé, ça a fait de moi quelqu'un de faible.

Le blond détourna la tête, les flocons qui tombaient sur son visage, fondaient instantanément et ses cheveux commençaient à s'humidifier.

- J'ai peur de l'amour, je ne veux plus ressentir, je ne veux plus avoir le cœur qui bat comme s'il allait sortir de ma cage thoracique, je ne veux plus aimer, car ça m'en rend malade.

Kei pleurait.

- Je ne veux plus aimer, car tu me fais ressentir tout cela, et si je te dis que je t'aime, je te détruirais.

- Ne dis pas ça.

- Je te détruirais à petit feu, j'irais voir ailleurs, je boirais ou fumerais comme un con, je t'insulterais, je...

- Tu ne feras rien de tout ça.

- Je t'ai dit beaucoup de merde hein ? Un sourire triste prenait place sur le visage du blond.

- Effectivement.

- Qu'est-ce que tu fais encore ici alors ?

- Je resterais avec toi peu importe ce qu'il arrive, peu importe ce que tu penses de toi, peu importe tes sentiments. Je te ferais changer cette vision de l'amour que tu as.

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Bonsoir !

Bon ça fait longtemps, je suis désolée pour cette pause mais j'en avais besoin. Comme vous avez pu le remarquer, ce chapitre était relativement court. C'est parce qu'il annonce la seconde partie de l'histoire, qui va être mouvementée, fin c'est ce que je prévois. 

Bref, je vous laisse !

Son araignée - Spiderman VerseTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon