CHAP11: L'itinéraire d'une vie.

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Il pleuvait!

Très dru.

Les crépitements de l'eau sur le bitume produisait un bruit régulier.

La nuit était sans étoiles comme s'ils ne voulaient pas assister à la scène macabre qui se préparait dans ce nouveau quartier en construction de Diamniadio.

Le chef de chantier, le dos courbé, capuche sur la tête, se frottait les mains entre elles.

Pas seulement pour se réchauffer, il essayait par la même occasion de calmer les battements de son coeur. L'eau s'infiltrait partout dans ses habits, les traversant pour finir leur course contre sa peau.

Cette sensation désagréable était moindre par rapport à la trouille qui le tenaillait.

Il entendit le bruit de la voiture. Des phares l'éclairèrent. Un homme en sorti et s'étira nonchalamment en baillant avant d'aller vers l'arrière et d'ouvrir la malle. Il en sorti un gros sac. Bien qu'énorme, sa charge fut transportée très facilement jusqu'à côté du chef de chantier.

Une fois à son niveau, il lui jeta un regards mou avant de lui lancer d'une voix étranglée.

- Lé ou?

- Ici!

Répondit une voix derrière le chef de chantier. Même sous la pluie, le nouvel arrivant gardait ses lunettes sur son nez. Il était d'un teint très foncé, ses habits, ses chaussures et ses lunettes étant de la même couleur. Lampes éteintes, il serait parfaitement invisible. Son visage dur était rivé vers l'homme au gros sac.

- Combien?

- Trois!

- Quel âge?

- 3, 5 et 10.

- Vous savez qu'elle ne sera pas contente.

- C pa M' problem! Jsuis la uniqment pour m' débarrasser des preuves.

Le chef de chantier les écoutait discuter comme s'il n'était pas là. Et effectivement il aurait tout fait pour ne pas avoir à assister à ça.

Le gros sac butta au sol.

- Toi la, fait ton b'lot et qu'ça saute j' pas qu'ça à foutre.

Le chef de chantier, les mains tremblantes les précéda jusqu'aux fondations du nouvel immeuble qui se tiendra en ces lieux d'ici quelques mois.

Ils regarda son compagnon jeter le sac à l'intérieur mais juste au moment où il touchait le fond, ils entendirent un bruit de déchirure. Le colis venait de se fendre.

- S'en fou! Coule de b'ton d'ssus.

Lui ordonna la voix derrière lui. Le chef de chantier ne se fit pas prier et s'empara de son seau. Mais au moment où il allait tout verser sur le sac, un éclair illumina la scène.

Les pupilles du chef de chantier  se rétrécirent, sa bouche s'ouvrît en grand mais aucun son n'en sorti.

Au fond du trou, un visage pâle, celui d'un petit enfant, les globes oculaires vides, la bouche entre ouverte et une expression d'extrême détresse figée sur ses traits éteints .


🩸 La dette de sang 🩸 Donde viven las historias. Descúbrelo ahora