Chapitre 4 : "Efficace"

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J'observe autour de moi. Je ne serai pas une employée qui respecte les ordres, mais je serai au moins une employée efficace.

Avec un peu de chance, j'aurai peut-être une prime....

Il y a un bac en bois pas très loin de l'endroit où je suis, juste à côté d'une zone où deux jeunes hommes fument ensemble en riant.

Le mieux pour ne pas se faire remarquer en attendant qu'Alice m'envoie un message, c'est de ranger ces guitares et leurs étuis dans ce bac.

Je commence à ranger les instruments par les plus petits qui sont moins encombrants. Sur chaque allée-retour, j'examine un peu plus chaque instruments.

Je t'en prie ne les fait pas tomber.

Il ne reste plus qu'une guitare, qui est impressionnante. Un bleu sombre tout à fait étincelant recouvre l'entièreté de celle-ci, et de l'or véritable dessine quelques éclairs près des cordes.

Je la transporte en faisant attention à elle comme à la prunelle de mes yeux.
Je m'apprête à la déposer dans le bac, quand un des hommes qui fumait tout à l'heure  s'avance assurément vers moi. Il tient une cigarette à la main. Je le suis du regard.

Il a l'air d'avoir la vingtaine. Ses yeux sont d'un bleu turquoise, et quelques mèches brunes de ses cheveux noirs viennent les couvrir un peu.
Il porte un jean noir ainsi qu'une chemise qui ressemble plus à un haut de costume qu'autre chose. Ce dernier est ouvert, laissant visible un torse musclé avec deux motifs et écritures noirs tatoués.

Viril.

Je n'ai pas eu le temps d'inspecter ses tatouages, qu'il est d'ores et déjà arrivé en face de moi.
Il inspecte mon badge «personnel» avec grande concentration et m'examine de haut en bas. Puis, s'arrêta net en gardant ses mains dans les poches de son jean.

Qu'est ce que j'ai encore fait ?

Je me mets dos à lui et touche les guitares pour faire mine de bien les replacer dans le bac.

Soudain, il prît la parole de façon autoritaire.

<Que fais-tu ?

Sa voix est grave et chaude, un timbre que je n'ai pas l'habitude d'entendre. Elle est un peu rauque mais n'en reste pourtant pas moins douce et sans défaut.

- Je range les guitares, lui rétorquai-je alors.

J'affiche un léger sourire et pointe les instruments du doigt.

- Ça je suis capable de le voir, merci. Mais pourquoi tu mets celle-ci ici ?

Il me montre la guitare dorée qui m'attirait tant. Il est en colère, mais en même temps, à l'air de s'en moquer.

- Celle là, bafouillai-je. Je ne sais pas pourquoi je l'ai mis là. Je suis vraiment maladroite.

Mon improvisation était certainement la plus désastreuse jamais connue.

J'agrippe l'instrument et j'essaie de le sortir du bac mais ce dernier et coincé dans le bac.
Je commence à m'énerver tant les secondes passent sans que je n'arrive à la décoincer.

Je sens le regard de l'homme derrière moi, et j'ai la forte impression qu'il me juge.

- Tu peux m'aider s'il te plaît ? J'y arrive- pas !

J'essaie de la lever avec dévotion mais rien n'y fait.

- Tu as deux mains gauches ou tu es payée par pure solidarité ? Lia-t-il exaspéré.

Il est furieux mais ne bouge pourtant pas d'un seul centimètre.
Je me retourne face à lui et lève un peu la tête pour le regarder dans les yeux.

- Et toi ? T'es payé pour être désagréable ? Objectai-je.

Sa tête se penche un peu sur le côté.

- Répètes un peu pour voir ? Rétorqua-t-il.

Les mots m'en perdent et je ne suis plus capable de dire quoi que ce soit.

Il me poussa un peu sur le côté et attrapa avec facilité la guitare d'une seule main. Il poursuit.

- T'es virée, c'est clair ?>.

Merde, je viens de faire virer Karine.

LEUR IDOLE, l'implacableWhere stories live. Discover now