Chapitre 6 : Drôle d'invitation

371 29 35
                                    

Je ricane très gênée.

<Tu n'aurais pas pu me le dire avant ? Alors, où vas cette guitare ?

Je pointe la guitare électrique aux bordures dorées qui a fait démarrée toute cette histoire.

- Elle reste avec moi, dit-il avec un peu trop de sérieux.

Il semble réfléchir à sa prochaine prise de parole, et finit par être illuminé d'une ampoule.

- Ça veut dire que tu connais rien de ce groupe ?

- Rien du tout non, et pour être honnête je ne m'y suis jamais intéressée.

Un peu d'honnêteté ça ne fait pas de mal non ?

- Alors, Karine, tu viens à notre prochaine représentation. Mourir sans nous avoir connu, ce serait aussi idiot que tes mensonges de tout à l'heure.

Il regarde en l'air en tirant sur sa cigarette. Il a l'air de totalement se moquer de ma présence et de ce qui vient de se passer.
Je commence à comprendre pourquoi toutes les filles sont à fond sur lui, il mène en bateau qui il veut.

- Merci pour l'invitation et non la moindre, pour aller voir le grand Jones Alessio mais-

- Les Fuori Fase, désapprouva-t-il en me coupant la parole.

- Très modeste finalement, répondis-je naturellement. Mais en fait je n'ai pas vraiment l'argent et-

- Tu viendras me voir à la fin du concert et je te rembourserai ta place.

- Je ne suis pas sure de-

- Aller, tu ne veux quand même pas que je rappelle Bruno pour me plaindre d'une usurpation d'identité ?

Même si c'est presque impossible de déterminer ses émotions, il n'a pas l'air de plaisanter.
Il retire encore une fois sur sa cigarette presque terminée puis observe le ciel étoilée.

Je soupire et lève les yeux de désarroi.

- Très bien, bravo pour le chantage.

- On est là samedi prochain pour un festival.

J'acquiesce d'un simple signe de tête ne sachant plus quoi répondre.
Il s'en va sans attendre, et m'offre un dernier regard sans chaleur.

Il est si égoïste et mal élevé. Quand il communique on a l'impression de parler à un mur, et pourtant on se prend ce même mur en pleine face.

Morale de l'histoire : j'ai exaucé le rêve de plusieurs filles en parlant à ce Jones, j'ai obtenu une place de concert gratuitement, et j'ai perdu mon amie Alice.

Au moins je ne me suis pas retrouvée chez la police.

Je me hâte de sortir de cette fichue place de concert.
Pour ça, je dois repasser devant l'agent de sécurité. Comme attendu celui-ci m'empêcha d'un bras de sortir de la place. Je coupe alors sa future élocution.

- Gamine qu'est ce-

- Vous m'empêcher d'entrer et maintenant de sortir ? Je suis virée, je pars.

Agacée, je lui remis mon badge dans les mains et partie en un coup de vent.

Il faut maintenant que je retrouve Alice.

Sur le parking, les phares de sa fiat panda rouge éclairent les dernières voitures auprès d'elle.

Je monte sur le siège passager et demande immédiatement où était Alice depuis tout ce temps.

- Alice qu'est ce que ?

- Désolée Délia ! Mon téléphone n'avait plus de batterie et j'ai rencontré un garçon... on s'est roulé des pelles, je te jure qu'il en valait la peine.

- Je t'en prie Alice, épargne moi les détails. Je viens vraiment de faire tout ça, alors que pendant tout ce temps tu étais juste en train de-

Je mets ma tête dans mes mains, abattue par le ridicule de la situation.

- Tu as fait tout ça quoi ? Approfondit-elle. Qu'est ce que tu as fait pendant tout ce temps toi ?

- Rien Alice, rien, il ne s'est rien passé de spécial>.

LEUR IDOLE, l'implacableWhere stories live. Discover now