Chapitre 9 : Le pire des arrogants

360 28 41
                                    

    <Alors Délia, maintenant que tu les as vu, oses me dire même une seule fois qu'ils ne sont pas géniaux ? S'écrie Alice folle de joie une fois que la dernière chanson du festival est achevée.

- Je n'oserais pas Alice...

Ma meilleure amie fit l'expression la plus fière qu'elle ait en réserve.

- Je le savais ! Maintenant il faut que tu ailles lui parler.

- Mais tu es folle ? Récriminai-je affolée par sa proposition.

- Le remboursement Délia. Il t'a promis qu'il te payerait ta place si tu venais le voir à la fin du concert.

- Merde oui ! Ils sont en train de descendre de la scène, j'avais complètement oublié !

Je m'affole et commence à devenir la pire personne qui existe. Tel un individu qui est sur le point de raté son avion à l'aéroport, je double tout le monde pour me faufiler au premier rang de la foule.

Quand je serai aux barrières de devant qui séparent la scène du public, je pourrai interpeller Jones.

Ce que je n'avais pas prévu, c'est que tout le monde a eu même idée que moi.
Non pour se faire rembourser d'une place de concert, mais pour avoir l'honneur de toucher les membres du groupe qui salueraient le public une dernière fois.

Avec un self-contrôle réglé au maximum, je me faufile à travers tout ce flot de corps, plus déterminée encore qu'un chien qui vise sa proie.
Tout le monde devient hystérique mais je n'en ai que faire; j'avance sans m'arrêter.

Ce self-contrôle paie finalement car je me retrouve en quelques secondes éclairs juste devant les barrières du devant-gauche.
Je suis collée avec plusieurs autres personnes, et peux maintenant apercevoir Jones. Lui et ses musiciens viennent tout juste de descendre les derniers escaliers de la scène.

Le leader se dirige vers nous comme prévu, puis commence à toucher les main des fans à ma gauche pour les remercier.
Il défile chaque main et chaque personne sans y prêter grande attention. Il se contente de répéter sans cesse les mêmes mots avec un sourire constant.
Les filles quant à elles, hurlent d'euphorie dès que leurs doigts entrent en contact avec les siens. La femme juste à ma gauche pleure même, tellement son extase est immense.

Ça y est, c'est à mon tour.

Je n'arrive pas à croire ce que je suis en train de faire. Cela procure-t-il vraiment du bonheur de se faire toucher un dixième de seconde par quelqu'un ?

Je tends enfin ma main au dessus de la rambarde en criant « Karine ». C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour me différencier des autres.
Sa main entre soudain en contact avec la mienne.
Je m'empresse de la lui serrer un peu plus, et je crie à nouveau le fameux prénom. Il lève sa tête vers moi, il s'arrête de marcher un instant. Ses yeux bleus restent bloqués avec les miens. Il maintient encore ma main à l'intérieur de la sienne, qui est bien plus grande.

- Navré Délia.

Après avoir prononcé ces trois mots sur un ton sans chaleur, il lâche immédiatement ma main. Il continua ce qu'il était en train de faire comme si rien ne s'était passé. Jones sourit alors de nouveau aux fans à ma droite, sans même m'inspecter une seule fois.

J'y crois pas, quel connard.

Folle de colère, je recule dans le sens inverse pour rejoindre Alice sur le parking, tête baissée et poings serrés.

En un quart de tour, je me retrouve dans la voiture d'Alice.

J'ai comme bonus de cette affreuse soirée, des pensées meurtrières.

Alice, excitée, s'empressât de me poser la question fatidique.

- Alors ! Comment il est ?

- Con Alice, il est con.

Je pose ma tête sur la fenêtre passagère.

- Quoi ? Il t'a remboursé ?

- Non et le pire c'est qu'il m'a reconnu.

« Navrée Délia » Bredouillai-je en imitant le plus ridiculement possible,  les paroles du pire des arrogants.

- Je n'y crois pas, enchaîna Alice. C'est vraiment une ordure>.

Alice prît son téléphone et se désabonna immédiatement de Jones sur tous ses réseaux. Elle laissa un message privé à chaque fois:
« Dommage que les neurones du Jones Alessio doivent être à changer encore plus rapidement qu'un tampon ».

Je rigole brièvement et remercie Alice d'un geste amical.
Je suis dépitée par toute cette histoire.
J'ai perdu mon temps et je n'ai plus un sous en poche.
J'ai ce Jones dans le viseur.

LEUR IDOLE, l'implacableWhere stories live. Discover now