Chapitre 8 : Le festival

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     Nous sommes enfin samedi. La semaine était vraiment longue.

<Vingt-trois heures sinon fais gaffe à toi, aboie mon père affalé dans le fauteuil du salon.

Il se lève brusquement les mains en l'air de son fauteuil, ce qui me fît sursauter.

- Attends tu penses vraiment pouvoir sortir comme ça ? Tu te fou de ma gueule ? Va te changer, on dirait une salope.

Je savais que mon crop top n'allait pas passer. Alors j'enfile un pull que j'enlèverai quand je serai dans la voiture d'Alice. J'ai l'habitude.

Le ticket pour ma place du festival est déjà acheté. Je l'ai fait la semaine dernière avec la carte d'Alice, et je lui ai remboursé en espèce.

Question argent, j'ai donné tous mes derniers centimes pour payer le festival en avance.
Mon compte est vide car mon père prend mon argent de poche quand il n'en a plus assez. Afin de s'acheter des cigarettes ou de l'alcool. Je cache tout l'argent que je peux cacher mais la plupart du temps, il finit par trouver ce que j'ai dissimulé.

Je n'ai pas mon mot à dire. Mes économies ne sont pas tout à fait pour moi. Et si je n'ai pas d'argent à lui donner, il se met dans une colère monstre.

Je caresse les bleues sur ma cuisse.

Je compte sur Jones pour qu'il tienne sa promesse et me rembourse.

Tout cela, je n'ai jamais osé en parler a quelqu'un. Ma mère est au courant, mais elle a peur de lui elle aussi.

Mes amis savent juste que mon père n'est pas quelqu'un de bien, mais je n'ose pas dire plus à qui que ce soit.
Qui sait quelle conséquence cela pourrait entraîner ?

                         ***

À quinze heures, Alice revient me chercher devant chez moi tout comme samedi dernier pour le concert.

Elle ne me jette aucun regard, aucun sourire. Je décide quand même de monter dans sa voiture.

Même après être montée dans la voiture, Alice ne sort pas un mot et regarde droit devant elle, les mains sur le volant. Cette scène est digne d'un film d'horreur.

- Alice ? Tu vas bien ?

- Bordel je n'arrive pas à croire que ma meilleure amie a parlé à Jones Alessio et qu'il t'a invité à venir le voir sur scène !

Comme si elle venait de se réveiller d'un cauchemar, elle saute et crie dans la voiture en un claquement de doigt.

- Tu es vraiment folle Alice ! Dis-je en éclatant de rire.

- Je suis sure que tu lui as tapé dans l'œil, exprima Alice en démarrant son auto.

- J'en doute, contredis-je soudainement en enlevant mon pull. Et en plus, crois moi Alice, ce n'est pas vraiment l'ange en personne.

- Non Délia, mais c'est le Dieu en personne !

- Si tu le dis>.

Tout comme samedi dernier, nous prenons la même route, nous sommes encore au même endroit, sur le même parking, devant la même scène, avec par contre, un autre homme de sécurité à ma plus grande joie.

Nous avons réussi notre coup en arrivant un peu plus avant le commencement du festival. Nous ne sommes plus tout derrière mais au milieu, plongées dans la foule.

Quelle amélioration...

Des banderoles et des affiches sont tenues par des groupies. Toujours les mêmes choses inscrites dessus: des coeurs, des noms que je ne connais pas, « Jones », « Fuori Fase », des « io amo », et j'en passe.

Pourtant, malgré ce qu'en disent les affiches, il n'y a pas que les Fuori fase qui sont là ce soir. Il y a plusieurs autres groupes de Rock qui tiennent en une deux heure.
Les Fuori Fase font acte de présence pour la dernière chanson du festival seulement. Comme pour clôturer le festival de Rock par un bouquet final. J'ai hâte de voir comment leur groupe agit sur scène.

Le concert commence enfin. Les musiques s'enchaînent et tout le monde danse et crie à la venue de chaque nouveaux groupes. Le festival est retransmis en direct. Des caméras se baladent sur scène pour filmer les artistes. Je connais quelques titres et je n'hésite pas à le montrer en dansant avec Alice. L'ambiance est inouïe. Cependant je ne suis venue que pour le concert que j'ai manqué l'autre jour. Et ce moment ne tarda pas.

<Et voici pour terminer en beauté ce festival, hurle un présentateur. Les Fuori Fase !>

Un musicien venu à brule-pourpoint s'installe directement derrière sa batterie, et salue le public. Tout le monde commence immédiatement à l'acclamer.
S'en suit deux guitaristes, tous deux des hommes qui courent au devant de la grande scène.

Bien sûr, Jones est le dernier à se montrer et quand son tour arriva, les cris se font plus forts qu'avant, et les applaudissements deviennent plus intenses. J'entends Alice qui crie son prénom.

L'arrogant est vêtu d'un jean bleu et d'une chemise blanche ouverte.

Sont-ils toujours aussi nudistes ?

Une guitare électrique démarre la première en jouant seulement quelques notes. Ce ne sont que les premières notes du morceau et pourtant je devine déjà que ce groupe est un génie. Tous les spectateurs hurlent. Tous les instruments se synchronisent à présents avec perfection ensemble. Cela donne à présent une envie irrésistible de danser.

Jones ne tarde pas à rejoindre la musique, faisant un choc dans toute la place. De la fumée et des lumière jaillissent sur la scène, à au moins dix mètres de hauteur.

Jones est fascinant, envoûtant. Il a toujours autant de classe quand il chante. Sa voix est certainement l'une des choses les plus captivantes que je n'ai jamais écoutée auparavant. Sa démarche sur scène semble montrer que c'est quelqu'un d'humble , de respectable, mais surtout d'affreusement énergétique.

Je reconnais la chanson anglaise, je l'ai déjà entendu quelques fois. Mais toutes les autres personnes présentes au concert la connaissent sur le bout des doigts.
Les spectateurs chantent en même temps que Jones en sautant et en levant les bras vers le ciel.

C'est inéluctablement incroyable.
Ils n'égalent pas Queen (Groupe de Rock britannique qui est devenu célèbre dans les années 70-80), mais c'est les Queen de notre génération.

Je commence à comprendre pourquoi tout le monde les apprécie autant.

Leurs musiques et les personnes qui composent le groupe détiennent quelques chose qu'aucun autre groupe ne peut égaler.

LEUR IDOLE, l'implacableWhere stories live. Discover now