Chapitre 11 : Saletés de samedis

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Une semaine est passée depuis le drame.
Mon père ne m'avait jamais traité de la sorte avant. Mais je n'arrive pas à l'appeler autrement que par papa.

Les anciens souvenirs me rattrapent.
Ils me refont penser qu'à une époque, je l'aimais si fort que rien ne me faisait peur quand j'étais avec lui.

J'ai beaucoup pleuré ces derniers jours, mais je me suis interdit d'en parler à qui que ce soit, et encore moins à ma mère.

Après tout, que peuvent-ils bien faire pour moi ?

J'ai trop honte, ou trop peur.

Je plains chaque personne qui subit ce que je subis. Je ne le souhaite à personne, pas même à celui qui ne m'a pas remboursé.

Pour regagner de l'argent, j'ai contacter quelques parents pour garder leurs enfants.
J'ai fait du babysitting quatre soirée ces six derniers jours.
Cela me fait de beaux billets et je continuerai pendant les vacances. C'est un petit boulot facile et j'ai la chance d'être à l'aise avec les enfants.

Aujourd'hui, nous sommes à nouveau samedi.
Ces deux derniers samedis n'ont pas été les meilleurs. Je crois que je déteste ce jour de la semaine à présent.
Après tout, la malchance a encore toute la journée pour sonner à ma porte.

Alors que je suis en train de préparer à manger dans la cuisine, papa claque la porte du frigo et braille.

<Va m'acheter un briquet, j'en ai plus.

Il me donne alors son briquet inutilisable à jeter dans ma main droite. Voyant que cette dernière a une grosse entaille encore ouverte en plein milieu de la paume, il détourne immédiatement son regard et me traite de « pétasse » sur une intonation tout à fait détendue.

Ma main saigne encore de la bouteille de vin qu'il a balancé sur le mur l'autre soir.
Je pensais que l'ouverture n'étais pas si profonde, mais cette bouteille avait apparemment décidé d'avoir ma peau.

J'enfile à brûle-pourpoint mes chaussures, et franchis aussitôt la porte de la maison pour partir à la recherche d'un magasin de tabac.

Pour arriver à la boutique, je dois tourner à droite à la prochaine rue. Mais des cris qui viennent de la direction opposée d'où je dois me rendre attisent ma curiosité.
Je décide de m'y rendre.

Ce changement soudain de direction m'amène sur une grande place touristique, en face d'un théâtre de comédie.

Je peux maintenant observer une voiture noire de chauffeur qui est garée près d'un trottoir.
Devant cette voiture, des agents de sécurité écartent une centaine de personnes euphoriques. Ces personnes forment un cercle, et laissent du vide à l'intérieur.

Il n'y a aucun vide entre tous ces gens qui ne me permettrait d'observer, ne serait-ce qu'un tout petit peu l'intérieur de cette foule.

Des téléphones sont en tenus en l'air et les filles semblent répondre à des questions venus du milieu du cercle formé. Elles regardent toutes ici, et répondent toutes en même temps.

Par la suite, ma curiosité prend le dessus.
Je m'insère entre toutes ces personnes d'un pas déterminé, en m'excusant à chaque individu que je bouscule. J'arrive enfin à pouvoir voir le centre du cercle.

J'écarquille grand les yeux en voyant qui se trouve à l'intérieur de la foule.

Ce n'est pas vrai, je n'en serai jamais débarrassée.
Que fait ce Jones Alessio ici?

Il signe des autographes et prend plusieurs poses pour des photos qu'on lui réclame avec un grand sourire.
Les trois autres membres du groupe sont à avec lui et font de même. Des mots doux sont balancés toutes les cinq secondes.

Je pousse les dernières personnes et j'essaie de me mettre devant tout le monde le plus possible.
On me râle dessus et leur hystérie à le don de m'énerver.

<Oui bon ça va on est pas toute obsédée par lui non plus, braillai-je.

Jones est à présent avec la fane qui se situe juste à ma droite. Il lui parle en posant pour une photo. Jones ne m'a toujours pas aperçu alors que je ne suis qu'à quelques centimètres de lui.

Mieux vaut pour lui.

Après sa photo, la fane juste à ma gauche l'appelle et il s'empresse de répondre à sa demande en se dirigeant vers elle.

Mais en tournant la tête, il me voit et se stoppe immédiatement, créant une pause dans l'espace temps.
Il se tient juste devant moi.

Il dégage une odeur de cèdre bleu et d'ébène noire, les cheveux volant dans le vent.
Il ne prononce pas un mot et me regarde de haut en bas.

- Navrée l'arrogant, balançai-je en prenant un air moqueur.

Sans perdre une seconde de plus, je lui donne la claque de sa vie.
Cette baffe lui fit décalé la tête sur le côté et regarder le sol. Il ne la retourne plus vers moi et reste figé sur place.

Les agents de sécurité s'empressent de courir dans ma direction et tous les fans poussent des cris de scandale.

Un agent voulu m'attraper mais Jones lui fit un simple signe de la main pour lui ordonner de ne plus bouger.

L'arrogant tourne tout doucement sa tête vers moi et se mord les lèvres avant de reprendre :

- Tu n'as pas oublié je suppose, manifeste-t-il  avec un léger sourire en coin de bouche>.

Décidément, les samedis ne me laisseront jamais en paix.

LEUR IDOLE, l'implacableWhere stories live. Discover now