Chapitre 10 : bouteille de vin

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De nouveau rentrée chez moi à l'heure, je suis immédiatement monter dans ma chambre.
Comme la semaine dernière, un nom hantait mon esprit : saleté de Jones Alessio.

Il n'est même pas capable de tenir des promesses et ne pense même pas à quel point j'ai besoin de cet argent. C'est un menteur, un manipulateur qui détient un beau sourire.

À nouveau, je sortis alors mon téléphone pour aller observer le compte Instagram de cet arrogant.
Cette fois, je ne voulu pas en savoir plus sur lui mais je voulu, même si cela est inutile, évaporer ma colère en le bloquant.
J'effaçais ainsi la notion de pouvoir revoir sa tête une seule fois de plus.

Avant d'aller me coucher, je rechercha une dernière fois s'il me restait au moins un peu de monnaies. Mais mes fonds sont définitivement à plat.

Dans mon lit, mes poches sont vides, mais mes pensées ne le sont pas pour autant.
Je mis trois heures à trouver le sommeil.

                                    ***

Le lendemain au soir, je suis sur les réseaux dans ma chambre. Je déteste les soirées comme celle ci. Encore plus quand Alice ne peut pas m'appeler.

Le soir on repense toujours à tout. Et quand nous sommes seuls, c'est le plus souvent les pensées tristes qui refont surfaces. Je suis incapable de savoir si c'est l'heure ou la lumière disparue, mais en tout cas, il y a toujours quelque chose qui ramène les pensées que j'aimerais éviter.

Mais heureusement, je peux continuellement compter sur mon père pour m'extirper de tous ces sentiments déplaisants.

Il frappe à la porte si fort qu'il fit trembler les meubles.

« Déliaaa ! Ahhh, putain...

Au ton de sa voix, il est bourré.

- Faut que je sorte ma puce, dit-il soudain beaucoup plus calmement.

Je le déteste, et encore plus ce surnom. Il me fait froid dans le dos. Il n'annonce jamais rien de bon et n'est jamais dit avec tendresse.

Mon père est toujours derrière la porte de ma chambre en train d'attendre je ne sais quoi.

- Comment ça il faut que tu sortes ? Repris-je.

- J'ai plus rien à boire.

Non non non... par pitié non.

- Passe moi ta thune Délia, m'ordonna-t-il.

- Désolée papa... mais en fait, je n'ai plus rien...

Sans attendre une seconde de plus après ma phrase, il entre brusquement dans ma chambre.

Je m'enfonce le plus possible au fond de mon lit, apeurée.

Il tient en ses mains, une bouteille de vin de basse qualité. La bouteille est complètement vide, mais il la trimbale quand même.

Sans détacher ses yeux des miens, il me fit son regard le plus noir et leva la tête vers le haut.

Je sens le whisky d'ici.

- Comment ça tu n'as plus rien ?

Il articule chaque mot avec assiduité et avec une intonation effroyablement menaçante.

- Et il est passé où ton fric hein ? Reprit-il.

- Et le tient alors papa ? Répondis-je alors avec tout le courage qu'il me reste encore.

Je regretta vite ces mots qui m'ont échappés.

De colère et de pur sang froid après ma réponse, il fit voler tout ce qu'il où trouver dans ma chambre, y compris les meubles. Il les balance en l'air, à terre ou sur moi.
Des objets volent partout, rendant l'état de ma chambre aussi désastreux que si des animaux venaient d'y traverser.

Il balaie mon armoire de vêtements vers lui et cette dernière se fracasse au sol.
Il balance sa bouteille de vin en direction du mur contre lequel est posé mon lit. Le verre s'éclate en milles morceaux et un éclat me coupe la main dans son vol. Celle-ci saigne et une goutte de sang tomba par terre.

Je crie en pleurant pendant qu'il est en train de frapper le mur.
Il braille des insultes et des cris qui raisonnent dans toute la maison.

- Papa mais arrête !

Il cesse tout d'un coup et reprît:

- t'en as foutu quoi !? Je t'ai toujours dit d'avoir du fric sur toi !

- On ne m'a pas remboursé. Je te le jure ! Récriminai-je en sanglotant.

Je tremble et fixe mes jambes sans bouger pour ne pas croiser son regard.

J'entends ses pas se rapprocher tout doucement de moi.
Il finit par m'atteindre et pose sa main sur mon menton, me faisant relever la tête pour le regarder dans les yeux.
Des larmes ruisselles sur ses doigts.

Il n'est qu'à quelques centimètres de mon visage et je peux sentir son souffle. Un mélange d'alcools, de cigarettes et de drogues qui ne font pas bon ménage.

Il me fit un sourire sadique et méprisant puis m'exprima :

- Alors tâche d'avoir de quoi m'en donner la prochaine fois. Retiens cette leçon>.

Il me frappe soudainement à pleine main la joue. Si fort que j'eus l'impression de la perdre pendant quelques secondes.

Pensant que ce n'est pas assez, il me tire subséquemment les cheveux et me traîne par terre sur son chemin retour pour sortir de ma chambre.

Je pleure si fort que je reste au sol. Je suis allongée autour de tous ces objets, meubles et éclats de verres de bouteille qui viennent de tomber à terre.

Ce soir là, le diable en personne frappa son enfant.
Il la brisa encore une fois de l'intérieur, mais il fera semblant de ne pas s'en souvenir le lendemain.
Bouteille de vin et alcools dans le sang.

LEUR IDOLE, l'implacableWhere stories live. Discover now