Part 20

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Ousmane: Salimatou, réveille toi.

Moi: fou moi la paix

Ousmane: tu as dormi toute la journée d'hier. Aumoins, lèves toi et mange quelque chose aujourd'hui.

Moi: tu peux me foutre la paix?

D'habitude, je n'ose pas lui parler ainsi car Ousmane a un de ces sale caractère quand on lui manque de respect. Mais depuis la mort de mon père, il laisse passer mes caprices. Aujourd'hui c'est le septième jour depuis qu'il est parti. La maison va être remplie de monde encore une fois.

Ousmane: tu as prié?

Moi: tu me casses les couilles

Ousmane: tu en as pas

J'ai choisi de ne pas le répondre, si c'était un autre moment, j'aurai déjà éclaté de rire car la manière dont il l'a dit était drôle.

Ousmane: tu as prié; oui ou non?

Moi: oui, j'ai prié.

J'entends la porte se fermait derrière moi. Il n'a pas besoin de me demander cela, je pense qu'il veut m'embêter tout simplement. Depuis la mort de papa, je ne rate pas les 5 prières. J'ai senti le besoin de prière pour lui, Oumane m'a dit que la prière de l'enfant pour son parent décédé est très important. Il m'a aussi parlé de l'hadith qui déclare que "quand une personne meurt, toutes ses actions prennent fin sauf trois :
1) la charité continue (sadaqah jariyyah)
2) la connaissance bénéfique (d'autres en ont bénéficié)
3) ou un enfant juste qui priera pour lui (Sunan At Tirmidhi)
Par conséquence, je suis tenue de prier pour lui en permanence dans sa vie mondaine.

De plus, la prière a été enseignée dans le Coran. Il dit : " Mon Seigneur, aie pitié d'eux car ils m'ont élevé [quand j'étais] petit. " (Sourate al-Isra', 17 : 23) En plus de cela, ils sont tenus de visiter les tombes de leurs parents. De n'importe quel endroit, des du'a peuvent être faites.

Il a également noté que la prière ou la dua' pour les parents doit être faite de deux manières :
1) en demandant pardon (maghfirah) pour eux à Allah
2) en cherchant la bénédiction (rahmah) pour leur vie réussie à Jannah.

Quand je me suis levée du lit, il faisait déjà 13h. Je me prépare et je mis une robe blanche de ma mère. Je n'aime pas les habits sénégalais, d'ailleurs, j'en ai aucun.
Je descends retrouver mes deux amies assises dans le véranda avec ma mère, ma cousine Daleinda et quelques amies de ma mère. Je fais un gros bisous à ma mère et un câlin qui dura une éternité. On s'est beaucoup rapprochée ces temps ci.

Didi: Mme, vous allez prendre votre petit déjeuner?

Moi: non, c'est bon. Merci Didi

Elle me fait ses gros yeux là comme si elle avait vu un fantôme.

Didi: o-okay

Pourquoi elle bégaie, je lui ai juste dit merci. Bref, on était là à se faire des blagues et à rire mais au fond de nous, ses rires étaient encerclés par la tristesse. Les femmes sont fortes dans cette matière, cacher leur véritable émotion, se faire croire que tout allait pour le mieux.

Je cherchais Ousmane des yeux sans vue

Moi: Daleinda, tu as vu ton frère?

Daleinda: il est parti chercher quelque connaissances à lui. Il ne doit pas tarder.

Il vient à peine d'arriver au Sénégal, comment a t'il trouvé des connaissances aussi vite? Elle n'a même pas fini de parler que je le vois venir accompagné de deux hommes qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, ils étaient élancés, teins claires et deux femmes, une plus âgée, toutes les deux teint noire mais vraiment, je vous dis, la plus âgée était vraiment ravissante. L'autre femme était plus jeune, elle n'est pas mal, une visage ordinaire à mon goût. En le voyant, tu sais qu'elle n'a pas l'air confidente en elle, sa posture le trahissait malgré son sourire assurant. D'où a t'il trouvé ces gens encore? Ils nous saluèrent à tour de rôle. Ma mère les accueillissent dans le salon mais ils ont insisté s'assoir dans le véranda avec nous. Ousmane prit parole.

Prisonniers de leur destinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant