Prisonniers de leur destins

Part 34

On était assise sous l'arbre, mon père avait bien fait de le planter ici. C'était aérante, et beaucoup mieux que le climatiseur qui commençait à me donner la rhume. Même en mois de novembre, il faisait encore chaud. On ne comprendra jamais ce climat. Adossée sur son dos, j'hésitasse à lui dire ce que je garde avec moi depuis quelques temps maintenant.

Moi: Ousmane?

Sans se tourner, il me répond

Ousmane: oui?

Moi: j'ai quelque chose à te dire.

Ousmane: c'est quoi?

Il allait se tourner cette fois ci pour me faire face mais je lui en n'empêche.

Moi: ce n'est pas la peine de te tourner, reste comme ça.

Ousmane: d'accord

Moi: je suis enceinte

Ousmane: je me demandais bien quand tu comptais me l'annoncer.

Moi: Tu le savais?

Ousmane: j'avais pas la confirmation mais j'avais des doutes depuis l'autre jour où tu as faillit vomir dans la cuisine.

J'étais bouche bée, il était au courant pendant tout ce temps et il ne m'a rien dit. C'est pour cela qu'il était au petit soin alors, ça explique tout. J'attendais sa réponse sachant bien qu'il ne voulait pas d'enfants non plus.

Moi: alors, qu'allons nous faire avec?

Cette fois-ci, il me faisait face, son visage remplie de questions.

Ousmane: comment ça qu'allons-nous faire? Tu comptes faire quoi toi?

Moi: je sais que tu ne voulais pas avoir d'enfants non plus, tout comme moi...

J'espérais qu'il allait avoir le courage de vouloir avorter cet enfant comme moi je n'ai pas eu le courage le faire. J'ai essayé mais quand j'ai entendu les battements de son cœur, tout a changé.

Ousmane: Salimatou, rassure-moi que tu ne penses pas à ce que je crois?

Je sentais qu'il commençait à s'énerver.

Moi: mais pourquoi tu es sur l'attaque, c'était juste une question. Calme-toi!

Il se calma après quelques secondes.

Ousmane: c'est vrai que je ne voulais pas avoir d'enfants à cette stade de notre vie. Toi aussi tu le sais bien, en tant que couple, on est pas prête pour en avoir. Mais un bébé, c'est une bénédiction d'Allah, il n'y a rien d'autre qu'on puisse faire apart en prendre soin.

Dans ma tête, tout ce que je pensais est que c'est possible que l'enfant ne soit pas de lui. L'idée seulement faisait tourner mes intestines. J'avais juste envie de vomir.

Ousmane: ça va?

Moi: les vertiges.

Ousmane: désolé, ça ne doit pas être facile.

Ne soit pas aussi attentionné s'il te plaît, cela va juste augmenter la culpabilité que je ressens, me dis-je intérieurement.

Ousmane: tu es à combien de semaines?

Moi: 18 semaines

Ousmane: tu es allée voir le docteur? Tu sais que tu vas devoir faire des visites prénatal et tout. Il faut les respecter!

Moi: comment tu sais tout cela?

Ousmane: j'ai fait quelque recherche.

Purée, s'il continue comme ça, je vais finir par craquer et tout lui dire.