Chapitre dix-huit

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– Éloigne-toi d'elle, ordonna Daral dès lors qu'Oren se fut retourné.

Ulyssia fronça les sourcils alors que son sourire vacillait. Elle sentit son sang bouillir dans ses veines face à la perte de cette unique occasion d'obtenir des réponses.

Elle répondit à la place du blond, qui observait Daral sans décrocher un mot :

– Qu'est-ce que tu fiches ici ?

Mais il ne la regarda pas, toujours entièrement focalisé sur Oren. Le regard de celui-ci avait changé face à l'hostilité de l'autre. Ils s'observaient désormais en chien de faïence, comme s'ils ne parvenaient pas à définir lequel se jetterait sur l'autre en premier.

Maintenant sérieusement agacée, Ulyssia se leva de son tabouret pour approcher de Daral. Elle tenta de le faire recul, en vain. Elle répéta :

– Qu'est-ce que tu veux, Daral ?

Elle tenta de lui tirer le bras pour le forcer à s'éloigner, mais il la repoussa, visiblement tendu.

– Ça ne te concerne pas, Ulyssia.

Un ricanement se fit entendre, que la jeune femme mit une longue seconde à identifier comme provenant de la bouche d'Oren. Elle se tourna aussitôt vers lui, les sourcils froncés. Il la regardait déjà, avec un air qu'elle n'appréciait pas beaucoup. Comme si elle n'était qu'une petite fille naïve.

– Au contraire, je crois que ça la regarde, Daral.

Un sourcil tressauta sur le visage du brun alors qu'il approchait encore davantage, la poitrine soulevée régulièrement par son souffle bruyant.

– Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda Ulyssia, le regard toujours braqué sur Oren dans l'espoir qu'il lui offre les réponses qu'elle désirait tant.

L'homme ouvrit la bouche pour répondre, mais Daral le poussa violemment, ce qui le fit renverser son verre. Il se brisa au sol, provoquant l'attention et la barmaid et des clients alentour.

La femme fit un signe au vigile, qui hocha la tête et commença à approcher. Ulyssia sentit l'urgence de la situation, et regarda Oren, dans l'expectative.

Mais c'est Daral qui répondit à sa place, d'un ton sombre :

– C'est l'ordure qui te suit depuis des semaines, gamine, elle est là ta vérité.

Ulyssia se figea, pour son regard vaqua jusqu'aux boucles blondes d'Oren à mesure que son sang se glaçait dans ses veines. Elle se rappela de ses deux confrontations avec l'homme masqué, qui avait veillé à parler d'un ton très bas, mais pourtant si similaire à celui de l'employé de Prophecy's.

La jeune femme se rapprocha de Daral instinctivement, ce qui provoqua un nouveau ricanement chez le blond.

– C'est bien la dernière personne à qui tu devrais faire confiance, poupée.

Cette phrase sembla être la goutte de trop. Le brun perdit patience et l'attrapa par le col, le soulevant du sol avec agilité. Cela ne suffit pas à départir Oren de son rictus satisfait, qui s'accentua lorsque l'agent de sécurité les séparèrent.

Daral se détacha immédiatement de sa prise, toujours sur les nerfs. Cependant, il ne tenta pas de s'en prendre de nouveau au blond. Il lui renvoya un regard meurtrier, puis saisit le bras d'Ulyssia pour l'éloigner.

Mais cette dernière ne semblait pas de cet avis, puisqu'elle se tourna en direction d'Oren, sur le point d'être viré du bar par la sortie de secours. Elle lui cria, alors que Daral tentait encore de lui faire emprunter l'autre direction :

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