Chapitre 9

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(Réécrit)

Une fois à la maison, je reçois un message de ma mère. Un long moment s'était écoulé depuis notre dernière discussion.

📲 Maman
Il faut impérativement qu'on se téléphone, ça fait trop longtemps que je n'ai pas eu ma fille préférée au téléphone.

Je ne lui répond pas par message et l'appelle directement avec un grand sourire scotché sur le visage.

Après quelques sonneries, elle finit par décrocher.

- Bonjour, ma fille. S'exclame-t-elle avec une nuance heureuse dans sa voix cassée.

- Bonjour Maman. Tu as pris tes médicaments? Lui demandai-je directement, assez inquiète.

- Je croyais te l'avoir dit, mais bon.

Après un court silence qui me laisse dans l'incompréhension, elle finit par reprendre la parole:

- Les médocs ne font plus effets.

- Attends, quoi? Lui demandé-je pour être sûr d'avoir bien entendu.

- Il faut bien se faire une raison. Bientôt, je vais devoir aller dans une maison de retraite pour qu'on puisse m'aider au quotidien.

Ma gorge se serre à l'entente de ses paroles si terre à terre, mais, en même temps, si réalistes, malheureusement.

Ma mère a subit une dépression il y a quelques années, 3 ans précisément. En conséquence, ça a rendu son corp assez faible. Et, bien évidemment, les maladies en ont bien profitées.
Et le cancer aussi.

Elle se retrouve donc avec un cancer incurable: celui du foie. Ça a été découvert bien trop tard pour pouvoir y faire quoi que ce soit. La seule option, actuellement disponible, est de ralentir sa propagation à l'aide de différentes administrations de médicaments. Mais s'ils ne font plus effet, je crains le pire.

Je ne voulais absoluement pas partir en vacances, j'était si absorbée dans le rôle de prendre soin de ma mère. Mais, de son point de vue, ça n'allait pas du tout se passer comme ça. Elle a tellement insisté sous prétexte "qu'elle ne voulait pas gâcher ma jeunesse" que j'ai fini par céder à sa demande et préparer mes valises, à contre cœur.

Maintenant, je m'en veux de ne pas être présente à ses côtés.

Des larmes menacent de couler. Je m'y refuse de les laisser glisser sur mes joues en l'ayant au téléphone, ce serait encore plus dure pour elle, et pour moi.

- Je vais devoir te laisser, il faut que j'y aille. Dis-je la voix toute tremblante.

- D'accord, prends bien soin de toi là-bas. J'y tiens sincèrement.

Après environ une demi seconde de réflexion, je fini par déclarer:

- Je rentre demain, maman.

- Non. Prends encore une semaine ou deux, tu l'as bien mérité, ma fille.

- Je peux pas.

Ma voix tremble de plus en plus et ma vue se brouille d'avantage.

- Alors fais-le pour moi, ma chérie.

Le cœur au bord des lèvres, je prend une grande inspiration:

- D'accord. Cédé-je. Mais prends soin de toi.

- Toi aussi. Bisous, ma chérie.

Elle raccroche.

Je vais craquer.
Il faut que j'aille à la salle de bain, maintenent.

Je m'y précipite et ferme la porte à clef derrière moi. Mes mains s'appuient de chaque côtés du lavabo et mon regard me fixe dans le miroir.

Je découvre quelques larmes qui commencent doucement à couler, sans ma permission.

𝐌𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐠𝐞 | -𝐂𝐡𝐚𝐫𝐥𝐞𝐬 𝐋𝐞𝐜𝐥𝐞𝐫𝐜-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant