Chapitre 10

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(Réécrit)

Positionnée devant la boîte de nuit, l'envie d'y mettre un pied après l'appel que j'ai passé dernièrement m'a complètement quittée. J'ai le moral à plat. Mais, après de grandes inspirations et des mots de motivation chuchotés, mes poings se serrent et je me résous enfin à avancer.

Quand je passe le pas de la porte, le premier détail qui m'interpelle est l'indénombrable quantité de personnes qui font la fête ici bas. Certains dansent, d'autres boivent ou, encore, hurlent pour se faire entendre.

Mon premier réflex est de me diriger vers le bar avant d'aller saluer tout le monde. J'ai besoin d'oublier un peu. Beaucoup. Je m'assieds sur un tabouret en hauteur et commande une boisson au jeune homme blasé qui se trouve derrière le comptoir. Il finit par poser devant moi la boisson que j'avais commandée et repart aussitôt servir d'autres clients sans une once d'émotion sur son visage.

Je m'en saisis puis,  les yeux clos pour me vider l'esprit, prends une gorgée de ce cocktail divin. Après quelques instants, la présence d'un individu à mes côtés m'interpelle. Je rouvre les yeux, ce qui me coupe de ma bulle de tranquillité, et ne bouge pas. J'attends qu'il se présente et qu'il me face part de ses intentions.

- Vous êtes ravissante, Mademoiselle. Articule une voix masculine et anglaise.

- Et à qui ais-je l'honneur? Répondis-je rapidement, complètement indifférente envers sa tentative d'approche.

- Lando. Lando Norris, plus précisément. Et vous, comment vous nommez-vous? Continue-t-il avec un air d'intérêt singulier pour moi, comme s'il ne voyait pas que je n'étais pas du tout intéressée, pour quoi que ce soit.

- Quelqu'un qui à juste besoin d'oublier. Avouais-je d'une voix plus chuchotée pour moi-même qu'autre chose.

D'un geste saccadé, je guide mon verre à mes lèvres et en avale une gorgée afin de me détendre d'avantage.

- Et, si je puis me permettre, qu'est-ce que vous voulez tant oublier?

Son regard sur ma peau ne me donne ni chaud, ni froid. Juste un jeune britannique d'une vingtaine d'année à la recherche de compagnie, sans doute.

- Peu importe. Articulais-je avant un moment de silence de ma part. Au fait, tu peux me parler plus normalement, je ne suis pas si vieille que ça. Dis-je en souriant légèrement, comme prise de nostalgie.

Quand mon être le décide enfin, je fini par pivoter la tête en sa direction. Mais, par dessus son épaule, je remarque très vite deux hommes qui captent mon attention. Ils se dirigent même, à l'heure actuelle, dans notre direction.

Tous deux vêtu de costards Ferrari, ils dégagent une aura et une élégance remarquable.

Ils parviennent enfin à notre hauteur et je décide de prendre la parole en première:

- Vous êtes vraiment éblouissants ce soir!

- On te remercie. Toi aussi tu crèves l'élégance! S'exclame Charles en me regardant de haut en bas, la dernière phrase prononcée en français.

Mes yeux s'encrent dans les siens, comme aimantés. Mais notre contact visuel se rompt rapidement quand Carlos intervient:

- On se recroise de nouveau, quelle coïncidence. Dit-il en arborant un rictus.

Mon regard pivote vers mon interlocuteur afin de rester concentrée sur ses paroles et non les prunelles traversantes du monégasque. L'espagnol s'accoude délicatement au bar avec une lueur étrange dans les yeux.

𝐌𝐨𝐧 𝐚𝐧𝐠𝐞 | -𝐂𝐡𝐚𝐫𝐥𝐞𝐬 𝐋𝐞𝐜𝐥𝐞𝐫𝐜-Where stories live. Discover now