- 4 - Alessio

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- Alessio viens manger!

- J'arrive! soufflé-je en posant violemment mon téléphone sur mon lit à côté de moi avant de retirer la couette de mes jambes.

En réalité, cela fait plusieurs fois que j'entends mon père m'appeler mais je fais semblant de ne pas l'entendre car ces mots signifient la partie de la journée qui m'oppresse le plus. Le moment où je dois manger en tête à tête avec lui sans échappatoire.

Je descends les escaliers d'un pas lourd et lorsque je l'aperçois, assis à table, une assiette devant lui, les doigts sur les tempes, je m'arrête. Ce n'est que lorsqu'il lève la tête pour me regarder que je ne reprends ma descente. Je viens prendre place face à lui et plonge directement ma tête dans mon assiette pour ne pas avoir à confronter son regard.

- Tu ne t'es toujours pas débarrassé de cette couleur immonde! lance-t-il alors j'ai à peine eu le temps de m'asseoir.

- C'est une permanente papa, grogné-je.

- Je sais exactement à quoi tu joues Alessio et tu sais très bien que ça ne fonctionnera pas avec moi. Même si tu dois transgresser les règles de l'établissement, je ne te ferais pas le plaisir de te virer.

Je ne réponds même pas et pioche dans les pâtes qui trônent dans mon assiette.

- Ta journée sinon? fis-je pour dissiper la tension qui s'installe inutilement.

- Infernale, j'ai toujours des problèmes avec les clubs que je dois régler.

J'acquiesce rapidement et le repas continue dans le silence.

- Alessio, tu as été assidu à l'entraînement ce matin? finit finalement par me demander le quarantenaire en face de moi.

Je décide de piquer rapidement toutes les pâtes qui restent dans mon assiette pour les faire entrer dans ma bouche.

- J'ai fini! Je débarrasse, m'empressé-je d'annoncer après avoir avalé pour éviter d'avoir à répondre à sa question qui m'ennuie sincèrement.

Je l'entends soupirer pendant que je me lève et quitte la table. Une fois à la cuisine, je mets mon assiette, mon verre et mes couverts dans le lave-vaisselle que je referme derrière moi. Mais, alors que je m'apprête à ressortir de la cuisine, la couverture d'un des magazines qui traînent dans le coin du bar attire mon attention. Je m'en approche doucement et m'empare de celui qui dépasse de la pile en m'assurant de ne pas faire tomber ceux du dessus. Une fois dans mes mains, je louche comme pour m'assurer que je ne me fais pas juste des films.

Je finis par tourner les pages rapidement pour atterrir sur la page qui parle du sujet qui m'intrigue. C'est bien un magazine de volley, le "Volley-news Texas", le seul magazine auquel on est abonné, ce n'est pas normal.

- Papa!

- Quoi? me répond-il depuis la salle à manger dans laquelle il est toujours.

Je le rejoins, les yeux toujours rivés sur le papier.

- Papa, est-ce qu'au lycée on a une Pénélope... je plisse les yeux. Arsène?

Je relève la tête pour regarder la réaction de mon géniteur.

- Vous êtes plus d'un millier Alessio, je ne peux pas me souvenir des noms de tous les élèves.

- Fais un effort s'il-te-plaît, lui dis-je en plaçant le magazine sous ses yeux. Une Pénélope Arsène qui doit être en première.

Je le vois prendre ses lunettes sur sa tête pour les mettre devant ses yeux et se pencher sur l'article que je lui montre: "Des secondes prometteuses s'ajoutent à l'équipe de volley féminine M18 du Texas pour les championnats Nationaux".

Just teens InLoveWhere stories live. Discover now