- 21 - Penny

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Connaissez-vous cette sensation d'attraction par le danger? Non, je ne parle pas de l'adrénaline. Je fais référence à cette voix qui englobe l'intégralité de ton cerveau pour te dire; Et si je... mourrais? Pourquoi pas mourir?

Tu es sûr de ne jamais sauter le pas évidemment, mais ces pensées reviennent beaucoup, vraiment souvent. Mais, au final, est-ce que l'on en est réellement persuadé?

Je sursaute. Une présence s'est installée derrière moi et m'a arraché à mes réflexions. Par réflexe, je m'écarte de la balustrade sur laquelle je me suis appuyée pour observer le haut de la forêt que le parking surplombe. Ce geste me donne l'impression de vouloir cacher ce qui se passe dans ma tête.

C'est Alessio qui se tient à quelques mètres de moi et il semble m'avoir posé une question en raison de son regard interrogateur.

– Pénélope, tout va bien? On peut y aller, ils ont fini de décharger.

Je n'ose pas le regarder car cette fois je n'ai pas envie qu'il comprenne à quoi je pense.

– Ok, me contenté-je de répondre avant de me mettre en direction du groupe qui se dirigeait vers le portail du lycée que nous sommes venus affronter.

Je marche vite pour m'assurer de laisser Alessio sur mes talons. La boule qui s'est formée dans mon ventre quand j'ai aperçu le garçon aux cheveux rouges sur le pas de la porte n'a toujours pas disparu. Je me sens toujours mal.

J'ai l'impression que j'ai fait des efforts dans le vide et que ma vie va rechuter dans le chaos qu'elle connaît si bien. Je n'ai pas envie qu'on parle de moi, qu'on se souvienne de moi, qu'on me touche. C'est censé être mon droit mais personne ne veut le respecter.

– Ça va tes genoux en ce moment?

Je me stoppe, une demi seconde seulement, mais je le fais quand même et tout ça pour la simple raison que je suis déroutée. Déroutée par une simple question sur mon ressenti, le genre de question qui me sont uniquement posées par ma famille et Dan.

Arrête Alessio, pitié arrête de me faire me rendre compte à quel point ma vie est minable, je n'ai pas encore assez récupéré pour être mise face à la pitoyable réalité des choses.

– Je... ouais... enfin... je... fin... oui.

Mon dieu Pénélope, fais au moins semblant que tu t'en sors, ça en devient ridicule. Je déteste bégayer.

– Tu boites plus fort ces derniers temps je trouve.

Il a prononcé ces mots tout en me rattrapant et, pour éviter d'avoir à le regarder, je porte mon attention sur mes attèles. J'aurais pu si facilement éviter ce qu'il s'est passé. J'aurais pu éviter l'accident, j'aurais pu éviter de revenir à Kilgore, j'aurais pu éviter de détruire la partie de ma vie qui semblait aller mieux.

Mais non, ça serait trop simple, il fallait que je perde l'usage d'une partie de mon corps pour rééquilibrer avec le surplus de sourire que j'ai pu afficher en un an.

– Non en fait, non ça va pas vraiment mieux. Je dois aller à l'hôpital dans deux semaines pour des analyses et j'ai tellement peur des résultats que je repousse l'échéance à chaque fois.

Il semble pris de cours par mon enchaînement d'informations mais son visage finit tout de même par s'adoucir.

– T'as toutes les raisons du monde de stresser certes, mais je suis persuadé que tu vas bien t'en sortir. T'es trop forte pour te laisser faire.

– Hmm, si tu le dis. Après même si je m'en sors bien c'est pas ça qui me redonnera ma place dans l'équipe étatique pour jouer les nationaux.

– Waw, souffle-t-il alors nous continuons de traverser la cour pour rejoindre le gymnase à l'autre bout.

Just teens InLoveWhere stories live. Discover now