- 18 - Penny

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C'est presque invisible mais je l'ai remarqué. C'est subtil et presque sans importance mais ça m'a dérangé.

Je range les dernières balles que les garçons ont fait semblant de ne pas voir et pousse les caddies à côté de leur filet respectif. J'ai mis mes écouteurs comme à la fin de chaque entraînement lorsque tout le monde a quitté la salle mais je ne peux m'empêcher de penser que l'attitude d'Alessio à changé.

Les jours s'écoulent et j'ai le sentiment qu'il a disparu. C'est particulier comme sensation. Il avait directement pris les devant, il m'adressait la parole, essayait de m'intégrer et m'avait fait des promesses, comme celle que j'étais la star de l'équipe. Ça peut paraître stupide mais je n'arrive pas à me sortir ces paroles de la tête.

Les autres n'ont pas changé, drôles et avenants, mais ça n'est pas pareil, ils ne cherchent pas à instaurer de relation de confiance. Et je n'arrive pas à savoir si c'est mieux comme ça.

Plus de paroles en l'air, plus de contacts en trop et pourtant il garde tout de même pour lui mon secret. J'aime le fait qu'il n'essaye plus de s'approcher de moi et je déteste en même temps qu'il ait laissé tomber l'idée de m'aider aussi vite. C'est contradictoire mais c'est le sentiment qui s'empare de moi contre mon gré. J'aimais bien qu'il se préoccupe, qu'il rassure, même si c'était pour de faux. Je découvre un nouveau Alessio, presque muet en entraînement et plus concentré que jamais.

J'ai soudain l'impression d'entendre mon nom, ce qui me pousse à mettre ma musique en pause pour m'assurer que je ne rêve pas. Après quelques secondes à me concentrer, j'entends effectivement la voix du coach qui m'appelle depuis son bureau.

Je trottine immédiatement dans la direction malgré mes genoux qui manquent de flancher. C'est de pire en pire en ce moment et je repousse ma visite chez le médecin mais je n'aurais bientôt plus le choix si ça continue.

– Vous m'avez appelé coach? lancé-je en ouvrant la porte de son bureau.

– Ah, dieu merci Pénélope, tu es encore là.

J'ouvre de grands yeux face à la scène que je découvre. Connor essaye tant bien que mal d'éloigner ses dossiers et papiers d'une fuite qui est apparue juste au-dessus de son dossier. Il a mis sa tasse à café vide en dessous mais elle ne va pas tarder à se remplir à cette allure et le PC risque d'être touché s'il attend trop.

– Pénélope tu peux aller chercher les seaux qui se trouvent dans la remise dans les vestiaires s'il-te-plait. Je sais que ce n'est pas l'idéal de te demander de te dépêcher avec tes-

– Ne vous en faites pas coach, je vous fais ça.

Je repars deux fois plus rapidement que je suis arrivée pour traverser le gymnase vide et arriver devant la porte des vestiaires. A cette heure là en général, il ne reste presque plus aucun joueur et ils commencent à avoir l'habitude que je puisse avoir besoin de rentrer ici.

Étant donné que le bâtiment est réservé à l'équipe de volley et qu'il n'en existe qu'une équipe masculine, le mur séparant les vestiaires masculins et féminins avait été abattu pour ne faire qu'un seul et grand vestiaire avec douches d'un côté, porte manteaux de l'autre et exclusivement réservé, en temps normal, aux spécimens dotés d'un penis.

Je toque rapidement pour tout de même faire part de ma présence et ouvre la porte dans la seconde qui suit. Automatiquement, mes yeux se posent sur Jayden qui ne semble pas porter de haut et qui, pire encore, est en train de plaquer un mec contre le mur, leur visage fusionnant presque.

Oh putain! Je détourne immédiatement la tête, surprise au possible par ce que je viens de voir et les garçons qui m'ont remarqué se stoppent brusquement. Je n'ai pas eu le temps de voir qui Jayden était en train d'embrasser mais il fait évidemment partie de l'équipe. Celui-là jouerait alors sur les deux plans?

Just teens InLoveWhere stories live. Discover now