23 | Panic Room

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TW : Viol, Trouble d'humeur

RAVEN | Un jour durant ses années de captivité.

Le bruit de la bague en argent contre le mur en béton grince dans mes oreilles.

Jour deux cents quatre vingt.

Je remets l'anneau autour de mon annulaire gauche. La bague est à présent rayée et sale. La gravure à l'intérieur n'était plus que l'ombre d'elle-même.

Assise dans un coin de la pièce, je fredonne la musique que tout le monde à l'habitude de chanter pour un anniversaire.

Dix-neuf ans aujourd'hui. Et personne pour me le souhaiter. Personne pour m'offrir une nouvelle bague cette année encore. Personne... Pas d'Ivan.

Je me demande s'il pense encore à moi. Est-ce qu'il a grandi ? A-t-il trouvé quelqu'un d'autre dont s'occuper ?

Ma gorge se bloque à cette pensée. Bien sûr qu'il a trouvé quelqu'un. C'est Ivan... Souriant, adorable, aimable.

Mais au fond j'espérais qu'il soit triste de ne plus m'avoir à ses côtés... Je ne voulais pas qu'il m'oublie.

C'est égoïste ?

Je m'en fiche. J'en ai plus rien à foutre de tout. Je n'ai plus rien à perdre.

Je me suis déjà perdu...

Ça va bientôt faire un an que je suis là... merde.

Pourquoi suis-je là ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

Personne ne mérite ça... Pas même ma mère.

Je me lève douloureusement. J'avais l'impression que mes os allaient craquer d'un moment à l'autre et que j'allais m'effondrer.

« Tu n'es qu'une bonne à rien »

Je sais mère.

« Concentre toi sur ma voix. N'écoute plus rien. Je suis là. Écoute moi. »

C'est ce que je fais Ivan.

Je m'avance doucement vers le plateau qui a été déposé des heures plus tôt. Mon repas.

De l'eau dans un gobelet en papier et une purée orange était légèrement déposée sur une assiette elle aussi en papier.

Je bois un peu d'eau et ferme les yeux pour savourer le liquide qui rafraîchit ma gorge.

On n'a le droit qu'à un repas par jour et comment vous dire que le plat est.. Infecte.

Je regarde la pâtée qui ne me donne pas du tout envie. Je prends l'assiette et la ramène à ma bouche pour manger comme une chienne.

Un haut le cœur me prend lorsque la texture granuleuse entre en contact avec ma bouche.

Je jette l'assiette et hurle de rage.

Je prends mes cheveux dans mes poings et commence à hyperventiler. Putain de merde.

PUTAIN. DE. MERDE.

IGOR Where stories live. Discover now