37 | Une pierre... Deux coups

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RAVEN

Savez vous ce qu'est l'espoir ?

Cette sensation qui va contre la logique et qui vous crie d'attendre. Votre cerveau sait que c'est perdu d'avance, pourtant votre cœur ainsi que votre esprit se reposent sur l'attente... L'attente d'un miracle qui contredira l'inévitable.

L'être humain éprouve toutes sortes d'émotions tels que la colère, la tristesse, la joie, la surprise ou bien le dégoût. Mais l'espoir, si on peut considérer ça comme une émotion, sera la cause de votre perte.

Voilà une semaine qu'une nouvelle routine s'est instaurée dans ma nouvelle vie. Je me lève, mange en compagnie de Vassili, passe la journée à m'entrainer avant de m'enfuir la nuit pour me faire justice.

Et aujourd'hui j'allais accélérer le processus. J'allais partir plus tôt pour faire une pierre deux coups.

Je suis sûrement folle de n'éprouver aucun remord pour mes victimes, mais en avaient-ils eu pour ma personne ? Et quand bien même... Ils méritaient de mourir.

J'allais m'envoler pour la Russie dans quelques heures. Retourner à ma source. C'est là-bas que se trouvaient mes prochaines victimes.

Rustam Polyakov, quarante trois ans, celibataire, PDG d'une marque de vêtement assez réputé dans mon pays. Quelle fut ma surprise en voyant qu'aujourd'hui il comptait se rendre dans une boite de nuit en compagnie de ses employés afin de célébrer la sortie de leur nouveau produit. Notez l'ironie.

Et directement après, je partirai en direction du sud du pays pour Roman Azerov. C'est un homme lambda me direz vous, pourtant ses antécédents judiciaires le sont beaucoup moins. Attouchement sur mineur, possession de drogue, fraude, la liste est encore longue. Et pour une personne âgée de seulement trente ans, je trouve ça plus que jouissive de mettre fin à cette vie aussi courte qu'elle fut.

- Après tout ça, que vas-tu faire ?

Sa question était aussi venimeuse que sa personne. Je n'ai pas besoin de lever le regard de mon assiette pour imaginer le rictus abominable qui déforme son visage.

- Quelque chose qui ne te regarde en aucun point.

Et la réponse était que je n'en avais aucune idée. Peut-être mourir aussi ? Puisqu'après tout... Qu'est-ce qu'il me resterait ?

- Et pourquoi pas revenir à la Bratva ? Sous mes ordres cette fois-ci.

Je hausse les épaules. Je n'étais pas d'humeur à me bagarrer avec lui, ni aujourd'hui ni demain. Parce que le moment fatidique approchait et autant j'avais hâte, autant quelque chose me brulait de l'intérieur à l'idée d'achever cette liste.

Je finis de manger mon déjeuner et en même temps que Vassili, je me lève afin d'aller me préparer. Ma chambre était propre à chaque fin de déjeuner. Une femme de menage passait pour changer les draps et remettre à neuf les meubles... Quelque chose de complètement inutile quand je ne reste que quelque heures dans cette pièce.

La salle de bain était sûrement la pièce que je détestais le plus. Voir mon reflet, mon teint pâle et mes yeux glacial, me rappelait à quel point je pouvais être froide de l'intérieur quand il n'était pas là.

Lui.

Lui.

Lui.

Il n'y avait que ça dans mon esprit.

Je passe de l'eau froide sur ma face pour décongestionner celle-ci.

Une quinte de toux s'échappe de mes poumons alors que je grogne en tapant sur ma poitrine. Ces derniers jours j'étais malade. Et ça m'arrivait souvent à la Bratva quand je vagabondais d'un pays à l'autre.

IGOR Where stories live. Discover now