Protège-moi - T.3: Les liens du sang [ Terminé ]

Chapitre 17.2

Je me laissais aller à son étreinte, gravant dans ma chair le contact brûlant de son corps contre le mien. Comment allais je réussir à être si loin de lui pour une durée indéterminée? Je m'étais promis pourtant de ne plus le quitter, surtout après toute les épreuves vécues l'année dernière. Mais nous avions chacun une partie de notre passé à résoudre avant de pouvoir nous poser.

Lui en quête de vengeance, à la poursuite du meurtrier de sa sœur, moi à la recherche de ma mère, d'une partie de mes racines.

Lorsqu'il me relâcha, un gémissement sortit de mes lèvres. Il posa le bout de son doigt sur celle-ci, en effleurèrent le contour. Il s'écarta juste assez pour enlever sa veste noire. Il m'en couvrit les épaules.

— Un petit souvenir de moi, fit-il avec un doux sourire.

J'enfouie mon nez contre le cuir, me gorgeant de son odeur. J'aurai au moins ce maigre substitut pour combler son absence. Je frôlais son omoplate ainsi que la mienne. Ça c'était un souvenir.

D'une efficacité redoutable concernant les préparatifs de voyage, Antonh avait déjà chargé la voiture qui les emmènerait loin de moi. Il avait l'habitude de ce genre de périple, je ne m'inquiétais donc pas de ce côté. Lorsqu'ils s'approchèrent pour un dernier au revoir, je pris sur moi pour ne pas craquer. Il n'avait pas besoin de ce spectacle juste avant de partir et ce n'est pas le dernier souvenir de moi que je voulais qu'il conserve.

Antonh m'ébouriffa doucement les cheveux en me faisant un clin d'œil.

« T'inquiètes, je veillerais sur lui.

— j'y compte bien. Et fais attention à toi aussi, ajoutais-je en l'enlaçant.

— Tu me connais, répliqua-t-il avant de s'écarter. Bon les amoureux, je vérifie une dernière fois que tout est ok, puis on prend la route frangin.

Celui-ci acquiesça sans me quitter des yeux. Je frémis sous l'intensité de son regard. J'avais l'impression qu'il gravait le moindre détail de mon visage.

Lorsque la voiture partit, je restais immobile à la contempler, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de ma vue. Sur une impulsion, je me transformais et galopais jusqu'à eux, les suivant jusqu'à la limite de la forêt. J'emportais avec moi le baiser envoyé par mon homme. Je le savais aussi déchiré que moi entre son passé et son avenir. Tout cela serait bientôt derrière nous.