Protège-moi - T.3: Les liens du sang [ Terminé ]

Chapitre 20.3

Il me mena jusqu'à une porte dissimulée dans la boiserie des murs. Je n'étais pas rassurée, ma louve toujours sur le qui-vive.

Je ne pus retenir un cri d'admiration devant la bibliothèque lourdement chargée s'offrant à ma vue.

— Notre fond documentaire, mis à jour chaque mois.

— Elle est magnifique, soufflais je.

Mon regard allait de l'une à l'autre des étagères, lisant les titres me sautant aux yeux. Leur réputation n'était pas surfaite concernant leur amour de l'érudition.

— Je ne connais même pas votre nom.

Il resta silencieux un moment, les mains derrière le dos, arpentant la pièce d'un pas nonchalant.

— Excusez-moi, je manque à tous mes devoirs. Ketsu, pour vous servir. Je dois avouer que j'ai rarement l'occasion d'avoir des visiteurs, qui plus est, des invitées féminines.

Son regard erra sur mon corps et je retins mon envie de me cacher de mes bras. Je détestais ce genre d'homme qui vous déshabillez des yeux.

— Me ferez-vous le plaisir d'une petite sortie dans la forêt ? J'ai besoin de me dégourdir les pattes avant de vous parler du sujet qui vous amène.

J'hésitais à accéder à sa demande, mais je voulais mettre toutes les chances de mon côté. Si faire une petite balade pouvait faire pencher la balance en ma faveur, pourquoi pas. Au final, ce n'était pas un effort insurmontable. Je me transformais avant de le rejoindre. Pour moi, cela restait quelque chose de trop personnel, pas envie de le faire devant lui. Il me jeta un coup d'œil narquois puis il opéra à son tour le changement. Son pelage était d'un blanc éclatant, aussi pur que la neige fraîchement tombée. Je lui emboîtais le pas, trottinant doucement derrière lui avant de me mettre à sa hauteur. Il m'indiqua du museau l'orée de la forêt toute proche. Je hochais la tête. Il ne perdit pas de temps pour accélérer l'allure, se lançant dans une course effrénée. S'il pensait m'Impressionner avec ses prouesses physiques, il allait être surpris. Ma louve profita de sa liberté pour se dégourdir les pattes. Elle eut tôt fait de le rattraper et même de le dépasser allègrement. Je notais avec satisfaction le regard incrédule qu'il cacha bien vite. Il ne devait pas avoir l'habitude de se faire surpasser. Je commençais à prendre un certain plaisir à cette escapade improvisée.