L'été devant nous (Percabeth AU)

Chapitre 5 « Tu es très élégante ce soir »

Il avait raison. Entièrement raison. Ils avaient tous les deux raison. Comment était-il possible d'apprécier autant à une personne que vous ne connaissiez que depuis si peu de temps ? En même temps, ce n'était pas compliqué de faire une place à Percy dans son cœur. Il était mignon, séduisant, drôle, attachant et gentil. Il avait tout pour plaire.

En allumant mon téléphone une fois de retour dans ma chambre, j'avais remarqué avoir reçu un message de Piper peu après être partie de chez elle.

« Qu'est-ce que tu attends ? »

J'avais de suite compris ce à quoi elle faisait allusion. Néanmoins, je ne pouvais rien faire. Nous ne nous connaissions que depuis son arrivée, la veille. Je préférais ne rien précipiter au risque de briser l'amitié naissante entre nous. Voilà tout.

Je soupirai tout en enfilant la blouse blanche et le pantalon de soirée noir que ma mère avait fait envoyer au pressing pour moi. Je n'avais pas eu mon mot à dire quant à ma tenue, mais je m'en importais peu pour ainsi dire. Je rassemblai mes boucles en un chignon ordonné, ajoutai un collier de la sélection de ma génitrice et peaufinai le tout par quelques retouches maquillage qui camouflaient mes imperfections du visage.

Je m'observai dans le miroir. J'avais la peau pâle pour une habitante à l'année d'une île exposée au soleil. Mes boucles retenues et ma tenue imposée me donnait un air stricte, me vieillissant de quelques années supplémentaires. J'avais l'air plus fermée, moins accueillante que je ne pensais l'être.

Mon réveil indiquait qu'il me restait un peu moins d'une demi-heure. Je décidai de sortir de ma chambre, non savoir avoir rangé mon téléphone portable dans une petite pochette noire élégante. Le temps de me rendre au restaurant de l'hôtel, mon écran d'accueil m'indiqua qu'il me restait un bon quart d'heure. Je l'éteignis et rejoignis ma mère près de l'entrée qui discutait avec un couple trônant aux alentours de la cinquantaine.

« Annabeth ! » S'exclama ma mère en me voyant arriver à ses côtés. « Je vous présente ma fille. Annabeth, voici Claude et Anne Beaufort, un couple d'entrepreneurs très réputé dans leur domaine. »

« Ravis de faire votre connaissance, Annabeth. » Me salua Anne tout en m'offrant une poignée de main.

Elle portait une robe longue vert émeraude et avait également relevé ses cheveux auburn en un chignon mais plus sophistiqué et travaillé que le mien. Son mari, vêtu d'un ensemble de costume, fit de même.

« Votre fille est tout à fait délicieuse, Athéna. »

Ma mère remercia l'homme d'affaires et ils continuèrent leur conversation comme si je n'étais pas là. Je soupirai et m'écartai légèrement du groupe pour avoir une vue d'ensemble. Je ne voyais aucun de mes amis parmi l'équipe du personnel de la soirée et Percy et son père n'étaient pas encore arrivés.

Je scrutai l'amassement des clients et en saluai plusieurs qui vinrent me complimenter sur l'hôtel, la réception ou encore ma tenue. Que de mots dits mais jamais pensés, pensai-je en mon fort intérieur.

« Tu es très élégante ce soir. » Je me tournai face à mon interlocutrice. « Je te félicite, tu renvoies une image forte de la relève de cet hôtel, ma fille. »

Malgré toutes nos anciennes altercations, elle continuait d'insister pour que je reprenne les rênes de l'hôtel quand je serai en âge de gérer une entreprise. Certains jours, comme celui-ci, elle se contentait de brèves allusions, alors, si nous nous trouvions en public, je hochais docilement la tête.

« Comment s'est passée ta journée ? »

Elle ne me répondit pas, trop absorbée à observer les moindres détails des préparatifs. Elle prêtait également l'oreille aux dires des clients, repérant des critiques éventuelles sur l'organisation. Pour l'instant, tout avait l'air d'aller. Il ne restait plus qu'à espérer que la tendance ne s'inverse pas.