Chapitre 18 « T'es toujours là ? »

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Percy et Piper avaient tenté de m'appeler pendant des heures durant, mais je n'avais jamais répondu. Je n'avais même pas pris la peine de m'énerver sur eux ou de mettre mon téléphone en mode silence. Je m'étais contentée de fixer les moulures du plafond toute la nuit durant, n'osant pas éteindre la lumière ; ce serait donner un chemin aux ténèbres.

J'allumai mon téléphone et restai figée sur la vision de mon écran d'accueil. J'avais exactement cinquante-six appels manqués de Piper, dix-huit messages de Percy et un nombre incalculable de messages qui se traduisaient par un 'plus de quatre-vingt-dix-neuf notifications'. Je soupirai et me décidai à appeler Piper en retour avant qu'elle n'appelle les services secrets. Elle décrocha à la première sonnerie, comme si elle m'attendait.

« Mais t'es folle de pas me répondre comme ça ? J'ai failli avoir une crise cardiaque, moi, hier ! »

Je soupirai et me massai le nez. « Je n'étais pas d'humeur, Pips, je suis désolée. »

Elle s'esclaffa d'un rire sans joie. « Désolée ? J'espère bien que tu es désolée ! Tu ne sais pas à quel point je me suis faite un sang d'encre pour toi ! Jason a dû s'emparer de mon téléphone pour m'empêcher de te harceler jusqu'au lever du soleil. »

« Rappelle-moi de lui offrir une boîte de chocolat. »

Ma plaisanterie ne prit pas. « Je ne rigole pas, Beth, j'étais vraiment inquiète pour toi. Percy a essayé de t'appeler mais, comme tu ne lui répondais pas, il m'a téléphoné complètement paniqué. Il s'en voulait de t'avoir abandonnée dans ce couloir avec ta mère et de ne pas avoir réagi. Je l'ai rassuré et lui ai dit que c'était certainement la meilleure chose à faire. Je lui ai aussi assuré que je ne te lâcherais pas tant que je n'aurais pas obtenu de réponse de ta part. Je pensais réellement que tu allais décrocher et me crier dessus car ta sonnerie te tapait sur les tympans ou que, lors de l'appel, j'allais entendre la voix du répondeur me demander si je voulais tout de même te déranger car tu étais en mode 'ne pas déranger'. Mais rien. Je n'ai strictement rien eu de tout ça. »

Elle n'ajouta plus rien pendant un moment. Elle avait raison ; j'aurais au moins dû lui envoyer un petit message ou au moins un emoji.

« Je t'ai même appelée sur le fixe de ta chambre, au cas où elle t'aurait pris ton téléphone, ce qui m'aurait étonnée puisqu'elle ne l'avait jamais fait. »

« J'aurais dû te répondre, je suis désolée de t'avoir inquiétée à ce point, Pips. Ce n'était pas mon but. »

Je l'entendis soupirer à l'autre bout du fil. « Je le sais, ça. Mais ne me fais plus jamais ça, tu m'entends ? Parce que je te promets que si tu me refais un coup pareil, gardes du corps ou pas, je me ramène chez toi pour te le rappeler de vive voix. »

Je ne pus m'empêcher de rire. « C'est noté. » Je perdis mon sourire. « En parlant de garde du corps... » Et je lui racontai toute la discussion que j'avais eu avec ma mère depuis le moment où elle était arrivée dans le couloir menant à ma chambre.

« Si elle ne vous avait pas interrompus, est-ce que vous auriez été plus loin ? » Me demanda-t-elle tout de même d'un ton peu confiant.

Je pris le temps de réfléchir à la meilleure formulation. « Pour être honnête, je ne sais pas. Nous ne nous connaissons peut-être pas depuis aussi longtemps que Jason et toi... »

« Oh, mais on est une exception. » Me coupa Piper.

« ...mais je pense vraiment que notre relation peut aboutir à quelque chose de plus sérieux dans le futur. Tu me connais, je ne suis pas du genre à me trouver un flirt de l'été ou quelque chose dans le même genre. J'aime le temporaire, probablement parce que ça me permet de contrôler un autre élément dans ma vie. » Il y eut un long silence qui s'ensuivit. « Pips ? T'es toujours là ? »

L'été devant nous (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant