Chapitre 20 « Loin des yeux, loin du cœur »

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Lorsque je me levai ce matin, je n'arrivais pas à penser à autre qu'au message que Percy m'avait envoyé hier soir après que je sois rentrée à l'hôtel. Le père de Percy, Monsieur Poséidon Jackson, avait accepté de demander à me parler aujourd'hui. Je m'étais donc levée de bonne heure et m'étais préparée afin de faire bonne impression. Je portais une blouse blanche aux manches repliées sur elle-mêmes jusqu'aux trois-quarts de mes bras ainsi qu'un pantalon noir élégant. Mes cheveux étaient, quant à eux, attachés en une queue de cheval haute qui, après plusieurs essais, ne contenait aucune bosse. J'avais passé de longues minutes dessus à m'énerver sur ma brosse et jurer contre mon miroir.

Mon téléphone sonna et je courus jusqu'à celui-ci afin de décrocher. Pitié, faites que ce soit pour lui.

« Annabeth ? Sais-tu pourquoi Monsieur Jackson est venu me voir il y a quelques minutes en demandant à s'entretenir avec toi ? Je t'avais prévenue qu'il ne fallait pas mélanger le privé et les affaires. »

Reste calme. « Je n'en ai aucune idée. Peut-être qu'il veut me remercier de l'accueil chaleureux que je lui ai fait le jour de son arrivée. Rien ne te dit qu'il souhaite me faire des reproches. Avait-il l'air contrarié par rapport à quelque chose ? »

Je n'obtins pas de réponse pendant de longues secondes qui me parurent interminables.

« Je t'attends dans le hall d'entrée dans cinq minutes et, je t'en prie, habille-toi correctement. »

Elle raccrocha. Je tapai rapidement un message à Percy pour lui annoncer que j'arrivais et quittai ma chambre. Le vigile devait avoir été averti de mon autorisation de sortie puisqu'il ne bougea pas d'un poil quand je refermai la porte derrière moi.

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur l'accueil, trois paires d'yeux se tournèrent vers moi ; celle de la même teinte de gris que les miens et deux paires de la couleur de l'océan, une pétillante et l'autre plus terne, plus âgée.

« Mademoiselle Chase. » Me salua le père de Percy alors que je m'approchais de leur trio inattendu.

« Monsieur Jackson. » Le saluai-je en retour. « Percy. » Dis-je en mimant un mouvement de tête respectueux, comme lors de son arrivée.

« Allons nous installer, le voulez-vous ? »

« Bien entendu. » Répondit ma mère.

Le père de Percy fronça les sourcils en posant son regard océan sur elle. « Je pense que nous nous sommes mal compris. J'aimerais m'entretenir en tête-à-tête avec votre fille. » Déclara-t-il.

Ma mère cacha péniblement son insatisfaction face à ce rejet, mais s'excusa finalement et nous laissa tous les trois dans le hall d'entrée.

« Que dites-vous de se poser quelque part ? »

Percy et moi acquiesçâmes et c'est ainsi que nous nous retrouvâmes assis autour d'une petite table carrée pour quatre personnes dans le restaurant de l'hôtel qui servait également de lieu de réunion pour les clients pendant le reste de la journée.

« Percy m'a dit que vous souhaitiez me parler, Miss Chase. Je suis tout ouïe. »

« Je vous en prie, appelez-moi Annabeth. » Il hocha simplement la tête et je poursuivis. « Je ne sais pas ce que Percy vous a déjà dit, mais... »

« Je suis au courant pour vous deux. » Face à nos deux expressions choquées, il s'expliqua. « J'ai moi aussi eu votre âge, les enfants, je ne suis pas aveugle. J'ai bien remarqué que mon fils passait la majorité de son temps avec vous, Annabeth. Et la fois où il s'est précipité sur la plage lors de la tempête après avoir appris que vous vous y trouviez toujours n'a fait que confirmer mes doutes. Mon fils a un grand cœur, mais cela dépassait les limites de l'amitié. »

L'été devant nous (Percabeth AU)Where stories live. Discover now