L'été devant nous (Percabeth AU)

Chapitre 8 « Le hasard fait bien les choses »

Quatre jours étaient passés. Quatre journées merveilleuses. Percy m'avait donné rendez-vous dans différents endroits pour que nous puissions discuter et nous voler quelques baisers sans risquer d'être surpris ou dérangés. Derrière le bar de la plage, dans le cabanon de sauvetage, entre deux arbustes dans les jardins extérieurs. Tous des endroits où nous ne risquions pas de tomber sur ma mère qui, mécontente que je ne sois pas venue la rejoindre après le dîner, m'avait assignée à différentes tâches qui me prenaient tout mon temps.

Aujourd'hui, en me levant, je soupirai, planant encore sur un petit nuage, à la perspective d'une nouvelle journée durant laquelle je pourrai revoir l'occupant clandestin de toutes mes pensées. Je jetai un œil sur mon téléphone à la recherche d'un message de Percy, mais j'en découvris un autre venant d'un tout autre destinateur.

« Tu t'occupes des animations aujourd'hui. »

Simple, court, efficace. Pas de bonjour, rien de surplus. Je reconnus parfaitement le style d'écriture de ma mère dans cette unique ligne. Je soufflai. Cette journée ne promettait plus d'être aussi joyeuse que ce que je m'étais imaginée. Être animateur, ça signifiait commencer tôt pour garder les enfants pendant le petit-déjeuner de leurs parents et terminer après que tout le monde soit allé dormir.

Il n'y avait qu'une brève pause du midi qui permettait tout juste d'avoir le temps de se rendre en cuisine chercher de quoi manger. Je ne savais pas encore quand j'allais pouvoir intercaler Percy entre toutes ces choses à faire avant ce soir.

J'enfilai cependant le t-shirt orange des animateurs avec le sigle d'un pégase entouré de l'inscription « Camp Half Blood » arrondie. Je me souvenais que, quand j'étais encore une gamine, les parents pouvaient payer l'hôtel pour que leurs enfants assistent aux activités de la journée, même s'ils n'étaient pas clients de l'hôtel. Ça servait un peu de garderie. Natifs et touristes s'y mélangeaient, ce qui a donné le nom de « Camp des Sang-mêlé ».

J'ai passé des étés entiers au mini club de l'hôtel. C'est d'ailleurs là que j'ai rencontré Hazel et Léo, qui restaient le temps que leurs mères respectives finissent leurs journées de travail. En grandissant, nous avons commencé à traîner dans les jardins, au bord de la piscine puis, maintenant, sur la plage ou chez Piper ou l'un des autres de la bande. Ils ont toujours eu plus de libertés, mais ça ne nous a jamais empêchés de passer la majorité de notre temps tous ensemble avant la reprise des cours.

Je soupirai en me remémorant la belle époque. Nous étions si insouciants, profitant uniquement du moment présent sans jamais penser à demain. Les temps ont bien changé, mais le lien qui nous unit tous les uns aux autres, lui, est resté intact. Comme s'il était figé à l'époque où nous organisions des parties de cache-cache dans les jardins et où nos anniversaires se résumaient à un gâteau au chocolat avec du jus d'orange dans des gobelets en plastique.

« Oh, Annabeth ! Je ne savais pas que tu passais ta journée avec nous. » S'exclama Katie en me voyant arriver vêtue de mon uniforme de travail.

« Salut, Katie ! Qui est-ce que je remplace ? »

« Gracie. Elle a chopé la grippe, je crois. »

Je hochai la tête et replaçai une mèche de cheveux derrière mon oreille. Katie Gardner avait le même âge que moi, pourtant nous n'étions pas amies pour autant. Elle travaillait comme animatrice depuis l'été passé, quand elle avait obtenu l'âge légal. Je la croisais rarement, mais il faut dire qu'elle se fondait facilement dans la masse. Si elle ne portait pas un t-shirt organe fluo, les gamins auraient bien dû mal à retrouver une adolescente à la chevelure brune banale et aux yeux verts sans éclat particulier.

Elle n'avait rien de spécial. Elle n'était pas moche, mais elle ne comptait pas non plus parmi les plus belles filles de l'île, ou du lycée. Elle était juste Katie.