Chapitre 13 « Joyeux anniversaire ! »

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Ils avaient oublié mon anniversaire. Je ne cessais de me le répéter depuis que nous étions remontés à bord de l'Argo II. Comment avaient-ils pu ? Que Percy ne le sache pas, soit, je ne pensais pas lui en avoir déjà parlé, mais les autres ? Après toutes ces années, ils ne se rappelaient pas qu'il se passait quelque chose tous les douze juillet ?

Je me sentais délaissée, inutile et seule. Ma mère ne s'en était pas souvenue, mais ça n'avait rien d'étonnant pour moi. Généralement, quelques jours plus tard voire plus d'une semaine après, elle faisait porter un bijou de la boutique de l'hôtel sur mon lit.

Mais mes amis ? On organisait une fête tous les ans, souvent en bord de mer, et on dansait au rythme des flammes du feu de camp. Hazel préparait le plus beau gâteau d'anniversaire, se surpassant chaque année pour que le nouveau soit encore plus réussi que le précédent. Piper dessinait et créait nos robes tandis qu'elle chargeait Jason d'aller louer des chemises, cravates et pantalons de smoking — ils n'avaient rien de tout ça chez eux, uniquement des tenues pour traîner sur la plage. Léo, lui, s'occupait de toute la logistique — lumières, sons et autres détails qui rendaient chacune de mes fêtes d'anniversaire inoubliables à mes yeux.

Frank aidait les filles à apporter tout sur place et la fête se déroulait toujours sans encombres. Mais nous n'étions pas chez nous aujourd'hui, mais bien sur un bateau en pleine mer. Mon anniversaire tombait durant notre week-end annuel et ils semblaient tous ne pas s'en être rendus compte. Tout ce que j'avais reçu, c'était une petite carte d'anniversaire d'Hazel qu'elle et Frank avaient signée et déposée sur mon oreiller. Quand j'étais repassée par ma chambre, je l'avais trouvée là. Elle était simple : ils me souhaitaient un bon dix-septième anniversaire et de profiter de ma journée. En temps normal, nous nous écrivions des pavés pour nos anniversaires.

Je soupirai et me laissai tomber sur mon lit. Je sortis de sous l'oreiller ma carte d'anniversaire et me saisis de mon téléphone de l'autre main. Devrais-je appeler mon père ? S'il ne l'avait pas fait, c'est qu'il devait être très occupé. A moins que lui aussi n'ait oublié.

Je n'eus finalement pas à prendre la moindre décision car mon téléphone sonna et le profil de mon géniteur apparut à l'écran. Je répondis sans attendre et le collai contre mon oreille, sourire aux lèvres.

« Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire, Annabeth ! Joyeux anniversaire ! » Chanta-t-il depuis l'autre bout du fil.

Un rire joyeux s'échappa de mes lèvres et se propagea jusqu'à San Francisco puisque je l'entendis faire de même derrière son écran.

« Pardonne-moi de ne t'appeler que maintenant, je n'ai pas arrêté de toute la journée et j'attendais d'être posé pour être certain de ne pas être interrompu. Maintenant, je suis tout à toi. Comment tu vas, ma puce ? Les vacances se passent bien ? »

« Très bien. Maman me fait travailler mais je trouve toujours le temps de voir mes amis. »

Il y eut un silence de plusieurs secondes. C'était toujours comme ça quand je parlais de ma mère, mais elle faisait partie intégrante de ma vie, je ne pouvais pas éviter de la citer dans toutes nos discussions sans lui cacher une part de moi-même.

« Et ton anniversaire ? Tu l'as déjà fêté ? Qu'est-ce que tes amis t'ont offert ? Et ta mère ? »

Quand il l'appelait comme ça, je me remémorais à chaque fois le jour de l'année de mes sept ans où il était entré dans ma chambre pour m'annoncer qu'ils divorçaient et qu'il partait s'installer vivre sur le continent quelques temps. Ce jour-là, au lieu de dire « maman », il l'avait appelée « ta mère ».

« Je n'ai pas parlé à maman de la journée. Elle doit être très occupée à l'hôtel et, tu sais, on est sur le bateau de Piper pour notre petite escapade. »

L'été devant nous (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant