Chapitre 7 « Aurais-tu peur ? »

175 12 98
                                    

« Tu es en train de faire cramer ton marshmallow ! »

Percy écarquilla les yeux et se concentra sur le petit bout de guimauve rose et blanc au bout de sa pique en bois qui avait désormais pris une teinte noire. Il soupira et je ne pus m'empêcher de rire face au désastre qu'était sa cuisson. Il me lança un regard en biais désespéré et je décidai de lui venir en aide.

« Donne-moi ça. » Il me tendit sa pique prélevée de son marshmallow brûlé et j'en piquai un nouveau. « Tu dois l'enlever dès que tu vois qu'il commence à devenir fondant au bout de ta pique. » Lui expliquai-je en tournant la sucrerie sur elle-même. « Maintenant, goûte-moi ça. » L'invitai-je une fois la cuisson terminée.

Il le mangea à même sa pique qui reposait toujours entre mes mains, son regard ancré au mien. Il finit par fermer les yeux en s'éloignant avec sa bouche et soupira de délice. Je crois bien que ça lui plaisait.

« Faudra que je refasse ça à New York ! » S'exclama-t-il la bouche encore pleine, me procurant de nouvelles secousses de rire.

Il réessaya, seul cette fois, même si je supervisais sa cuisson en lui lançant des regards latéraux. Il ne sembla pas s'en apercevoir ou, si ce fut le cas, il ne s'en offusqua pas et continua sa préparation.

« Tu veux bien me raconter quelque chose sur ta vie à New York ? » Lui demandai-je, curieuse.

Percy tourna ses yeux vers moi. « Comme quoi ? »

« Quelque chose, n'importe. »

Il hocha la tête. « D'accord. Hum...je vis avec ma mère et, dans notre immeuble, il n'y avait pas d'autres enfants, jusqu'il y a quelques années. Un jeune couple a emménagé au même palier que nous et ils avaient un fils qui a mon âge. Ma mère les a invités à prendre un café chez nous un week-end et elle voulait que je devienne amie avec Octave. »

Je l'écoutais attentivement. Il semblait réfléchir aux évènements pour les relater le plus justement possible et le froncement de sourcils qui faisait pour y parvenir ne m'aidait pas à me concentrer pleinement sur son récit, pourtant je résistai.

« Je l'ai laissé seul dans ma chambre le temps d'aller chercher à manger et quand j'étais revenu au salon, ils étaient partis. Je suis retourné dans ma chambre et là... » Il laissa planer le suspens. « toutes mes peluches avaient été soit égorgées soit ouvertes sur le ventre et sans rembourrage. »

J'écarquillai les yeux. Quel genre de môme faisait ça ? Encore moins aux jouets d'un autre enfant.

« Enfin bref, tous les voisins new-yorkais ne sont pas comme ça, mais je reste méfiant maintenant. »

J'essayai juste une seconde d'imaginer ce que cela devait faire d'avoir des voisins. Il n'y a qu'une chambre proche de ma suite et ce sont toujours des hommes et femmes d'affaires qui y logeaient. Je n'avais jamais été dérangée par eux et encore moins tissé de lien.

« C'est comme ça que j'ai perdu ma peluche Nemo. Un marshmallow ? »

Il agita frénétiquement sa pique devant mon visage. Je refusai, le remerciai et allai nous chercher une nouvelle fois à boire. Malgré l'heure tardive, la température paraissait tenace.

« Je comprends mieux pourquoi Piper était dans tous ses états et nous a interdit de venir te parler. »

Je pivotai sur mes talons et me retrouvai face à Hazel. Je lui souris et la pris dans mes bras. Elle sentait l'herbe, sûrement avait-elle passé sa journée dans la nature à peindre ou se balader à cheval.

« Attends. » Je m'arrêtai quelques secondes. « Elle a fait quoi ? Rassure-moi, j'ai mal entendu ? »

Elle se mordit la lèvre inférieure et je pus déduire au regard qu'elle me lançait que je n'avais pas été victime d'hallucination auditive. Piper...

L'été devant nous (Percabeth AU)जहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें