Chapitre vingt

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'' Amoureux de ma meilleure amie ''
« Lalagrina228 💜 »


'' Sasuke ''

'' Le mont blanc ''

C'est le nom du parc où j'allais quand j'étais gamin. Mon frère m'y traînait lorsque nos parents s'hurlaient dessus. Il voulait m'éviter de voir à quel point l'humain était un être détestable. Il voulait aussi me montrer que malgré les tempêtes, le soleil ne cesserait jamais de briller et que la vie ne me punissait pas d'exister.

En dehors du fait que mon grand frère ait été un sacré connard avec moi, j'admets qu'il m'a sauvé. Grâce à lui j'ai pu gardé cette partie sensible de moi que je ne montre à personne. Celle qui fait de mon cœur de pierre, un cœur de chair quelques fois.

Nous nous asseyons sur un vieux banc en bois juste en face d'un lac et d'un grand chêne. Cela me rappelle des souvenirs, ceux-là même que je ne pensais jamais retrouvé un jour. Je me revois pile à cet endroit, dix ans plus tôt avec Itachi, mon frère. Nous sommes assis sur ce banc et nous regardons le lac. Nous ne parlons pas. Nous restons juste là, silencieux comme deux âmes en peine qui ne savent pas quoi se dire. Nous admirions le soleil, le bleu du ciel, les nuages et nous écoutions le bruit des feuilles qui s'agitent. Cela m'apaisait à un point inimaginable et le sentiment que je ressentais après ça était totalement indescriptible. Une sensation étrange de paix et de satisfaction après n'avoir fait qu'un avec la nature. Et ce silence...qui en disait long. C'était ainsi que j'avais appris à communiquer.

Enfin, comment suis capable d'exprimer mes pensées à travers des mots si l'on ne m'avait jamais appris à parler. Pas juste sortir des mots de ma bouche mais sortir les maux de mon âme brisée et de mon cœur déchiré . J'étais un gamin renfermé et solitaire. Et jusqu'à présent personne ne s'en soucie. Pour moi, parler nécessite un effort inimaginable qui oppresse ma poitrine. Je n'y arrive pas. Je n'y arrivera jamais...

Bref.

Sakura est tout autant silencieuse que moi. Bizarrement, j'ai envie de lui tirer les vers du nez. J'crois qu'on va devoir se taper une discussion philosophique. Je m'y prépare mentalement.

— Bon. Qu'est-ce qui ne va pas ? entamé-je les bras croisés et le hâtant de l'écouter piailler.

— C'est Naruto.

Pourquoi ne suis-je pas surpris d'écouter son prénom ?
Peut-être parce que j'ai failli me faire tabasser à cause de lui.

Qu'est-ce qu'il a fait ?

Elle inspire profondément et se retiens de pleurer. Encore ?

— Je lui ai avoué mes sentiments mais ce n'est pas réciproque, dit-elle la gorge nouée.

J'ai jamais compris le délire. Comment peut-on en arriver là. Enfin, j'veux dire comment peut-on pleurer à cause de l'amour ? Voilà pourquoi il faut jamais s'attacher à quelqu'un. Ça crée des blessures, des traumatismes et ouvre des plaies. Sakura est l'exemple parfais de ce schéma macabre. On dirait un oiseau qui vient d'apprendre à voler mais dont on a sauvagement coupé  les ailes. Je sens mes muscles se contracter et je colle ma nuque contre le banc de sorte à pouvoir regarder le ciel. Sakura sanglote. Je la regarde du coin de l'œil sans savoir quoi faire exactement. J'ignore le procédé. Comment suis-je censé la consoler exactement ? Je ne réfléchis pas plus longtemps et je la prend  instinctivement dans mes bras. Je sens aussitôt son cœur battre contre mon torse, son souffle chaud sur ma peau et ses mains qui s'agrippent à moi. Elle se réfugie tout près de mon cœur. Ses cheveux roses sont juste sous mon nez et je ne peux m'empêcher de remarquer qu'ils sentent divinement bon. J'ai l'impression que nous ne formons plus qu'un dans ce silence, dans cette souffrance qu'elle me partage en me serrant contre elle. Son corps frêle se blotti contre le mien tandis que mes bras s'enroulent autour d'elle comme une carapace. Elle frissonne car j'effleure sa peau et elle la mienne. Mes bras nus se crispent.

Elle me tient si fort, si fermement que j'en perds le contrôle et le souffle. Ce que je ressens à l'instant est indescriptible. Je suis soudainement nostalgique, heureux, apaisé, complètement con. . Mes paupières se ferment et mes narines aspirent l'odeur de magnolias , d'orchidées, des roses et de lys. Toute cette variété de fleurs plantées un peu partout autour de nous. Dix ans plus tard, rien a changé. J'hume encore ces parfums qui me relient à mon passé. J'entends encore le bruits des feuilles qui s'affolent à cause de la brise, mais aussi les battements du cœur de Sakura. Dix ans plus tard, je suis au même endroit mais cette fois je ne me sens plus vraiment seul.

La chaleur d'un corps...

La chaleur d'un être...

Je ne ressens presque plus ce vide intersidéral aussi grand que l'espace. Je n'étends plus ces voix qui s'incrustaient dans mon crâne. Les voix de mes parents, les voix de mes tourments...

Mais qu'est-ce que c'est bordel ? Mon cœur est chaud et je suis moins rigide. Les commissures de mes lèvres s'étirent. Putain ?! Est-ce que je suis en train de sourire ?!

Je mets un terme à ce moment de tendresse partagée. Ce laps de temps durant lequel j'ai oublié qui je suis  et où je me trouve. Ah ouais. Je suis dans ce putain de parc où mon frère m'emmenait pendant que mes parents se battaient.

Sakura se lève précipitamment. Elle se met en face de moi et prend un air désolé et gêné.

— Excuse-moi, je me suis laissée emportée par mes émotions. Ça n'arrivera plus.

Une partie de moi meurt d'envie de la contredire mais je ne dis rien car de toute façon, elle a raison. Cela ne se reproduira plus.

— Ce n'est rien. Et puis de toute façon, c'est moi qui t'ai pris dans mes bras...

— Ouais, se contente-t-elle de dire.

— Bon, on se met au travail ou pas ?

— J'ai complètement oublié mes cahiers et mes notes. Comment on va faire pour travailler.

— Il y'a une bibliothèque pas loin. On peut y aller mais avant, allons manger. Je crève de faim, dis-je en la fixant afin de voir sa réaction, et ne me dit pas que tu n'as pas faim.

— D'accord, fait-elle en haussant les épaules.

— Parfait.

Je la traîne jusqu'à un resto non loin du parc. C'est le '' Tout délice ''. Je pousse la porte et salut d'un geste de la tête la caissière que je connais bien. Elle s'appelle Karin, c'est un ancien flirt. L'une des rares filles que j'ai failli aimé. Tout à coup, je me demande ce qui m'a vraiment mené ici. Est-ce pour partager un repas avec Sakura et par ricochet tenir ma promesse envers son oncle ou est-ce pour revoir mon premier amour ?

Dix ans après elle n'a pas changé. Elle a juste grandit.

Elle porte toujours une paire de lunettes noires et ses cheveux rouge sont complètement lâchés. Sa silhouette de guitare se dessine parfaitement dans une robe blanche et fleurie. Quand elle me voit, elle bat des cils et me sourie chaleureusement. Puis, quelques secondes après, elle court et se retrouve dans mes bras.

— Sasuke ! Tu m'as manqué, crie-t-elle.

Hey 💜
Ça va ?
J'espère que ce chapitre vous a plus.
À bientôt pour le prochain chapitre :)

Amoureux de ma meilleure amie !Where stories live. Discover now