LOVE DEAL - Charles Leclerc

règle numéro 19

❛ la souffrance peut occuper une telle place qu'on en oublie le bonheur. parce qu'on ne se rappelle pas avoir été heureux... ❛
charles pov...

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La course débute d'ici 30 minutes et je suis actuellement enfermé dans ma salle de repos. C'est bien l'une des premières fois que la panique me gagne.

Je me suis toujours dit que si un jour, je commençais à avoir peur ou à paniquer, qu'il faudrait que j'arrête ce sport.

Mais aujourd'hui c'est différent. Le circuit est différent. C'est celui de Jules, celui qui a décidé de sa vie.

Je crois que c'est la chose qui a créé ce manque d'air dans mes poumons pour le moment. Je refuse de perdre, de ne pas me montrer à sa hauteur.

Avec le Grand Prix précédent, j'ai pu remonter, mais quelques points me séparent encore de Max et l'accident n'a pas aidé.

Je pars dixième et même avec une bonne voiture, je ne serais peut-être pas capable d'arracher cette première place.

Pourtant, tout ce que je désire, c'est lui rendre honneur comme il a su m'apprendre ce métier, ce sport.

Je tente de m'asseoir, expirant et inspirant un maximum pour tenter de réguler l'afflux d'air dans mes poumons.

J'ai vu Sasha faire ces crises de paniques, mais j'ai rarement pu voir comment elle les arrête et je dois dire que je regrette.

Des moments de solitudes, de doute, de perte de confiance, tout ça sont déjà arrivés, mais ça semble différent cette fois.

Comme si je vivais l'accident et quand je ferme les yeux, c'est Jules qui apparaît. Son accident m'a tellement brisé le cœur.

J'ai perdu un de mes plus grands piliers dans la vie avec mon père et je n'aime pas la façon dont ça me hante aujourd'hui.

Et actuellement, je vois ma voiture tourner, encore et encore pour finir par s'encastrer tellement violemment dans le mur, que mon dos et tout mon corps en ont souffert.

C'est le moment le plus affreux pour une pilote, car c'est là que la confiance disparait pour laisser place aux peurs et aux doutes.

On se demande si c'est notre faute, si quelqu'un de meilleur aurait pu éviter ça et on perd petit à petit cette flamme.

— Charles, ça va aller ?

— Oui, quelque secondes encore.

Je contiens toute ma force pour pouvoir annoncer ma phrase naturellement sans que quoi que ce soit ne trahisse ma peur.

J'ai confiance dans la voiture, j'ai confiance dans mon pilotage. Je sais que je suis doué et que si tout se passe bien, la victoire sera à moi.

Alors pourquoi mes pieds refusent de bouger ?

Mes mains viennent se nicher dans mes cheveux, tirant dessus pour tenter d'extérioriser mes nerfs un peu trop comprimés.

Pour me calmer, je tente de me remémorer des choses cools de ses derniers jours et simplement, Sasha me vient en tête.

J'ai envie d'entendre sa voix parce que je sais que ces petits piques d'aiguës vont réussir à me faire sourire et oublier cette pression.

Sans aucun contrôle, je laisse mes doigts parcourir mon téléphone pour composer son numéro et entendre les bips de l'appel.

J'attends jusqu'à la dernière seconde avant que je ne sourie en voyant que c'est bon. Elle vient de répondre et je vais pouvoir me calmer.

— Comment va monsieur le pilote ?