16 - El : Not alone anymore

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Le soleil inonde la pièce. Un de ses rayons vient réchauffer mon visage, et mes paupières papillonnent. J'ai mal à la tête. Mon corps pèse lourd sur le matelas, chaque mouvement est laborieux. La couette est tombée du lit, seul un de ses coins recouvre encore mes pieds.

Je redresse le menton, et me retourne vers l'autre côté du lit. Aspen est là, comme il l'avait promis. Son visage est détendu, il dort encore. Ses cils créent une ombre sur ses pommettes, et ses cheveux partent dans tous les sens, frottés contre l'oreiller. Il est beau. Il dort sur le ventre ; un de ses bras est glissé sous l'oreiller, l'autre est posé juste à côté du mien. Il suffirait que je le bouge de quelques centimètres pour qu'ils se touchent enfin.

Je l'observe encore quelques minutes, n'osant à peine respirer de peur de le réveiller. Je suis tentée de recoiffer une de ses mèches noisettes, tombées sur son front, quand il ouvre doucement les yeux. J'ai le temps de voir ses iris se teinter d'or, avant qu'il ne les referme, ébloui.

— Hey, murmuré-je.

Il sourit, et d'une voix encore endormie, répond :

— Hey.

Il ne bouge pas, et se contente de m'observer. Je me dis que je dois être assez effrayante : le mascara qui a coulé sur mes cernes, mes cheveux bouclés en pagaille, mon rouge à lèvres étalé autour de mes lèvres... Sans parler de mes joues crasseuses, recouvertes de mes larmes mélangées à mon blush. J'espère qu'il ne s'est pas étalé sur l'oreiller, blanc de surcroît... Je tente de cacher mon visage, honteuse, quand il lâche :

— Tes yeux sont magnifiques. Cette mosaïque de couleurs... toutes ces nuances de vert... C'est splendide. Le centre est légèrement plus foncé... Le contraste est incroyable.

Je me fige. Une vague de chaleur part de mes joues pour résonner dans tout mon corps. Je ne sais pas quoi dire, alors je reste comme une idiote, les yeux ronds, à le dévisager comme s'il avait formulé une absurdité. Il m'adresse un sourire sincère, inconscient de mon trouble intérieur, et se redresse. Il saisit son portable, posé au pied du lit :

— 9 h 6. On a dormi six heures... Tu veux te lever ?

— Je n'ai plus sommeil, avoué-je, gênée.

— Moi non plus. Je me charge du petit-déj ».

J'espère qu'il ne se lève pas pour moi. Si sa nuit n'a pas été fameuse, c'est bien de ma faute. Il ne me laisse pas le temps de protester, et s'exclame :

— Si tu veux prendre ta douche, il y a une salle de bain au bout du couloir, à droite.

J'acquiesce, et murmure :

— Ma robe...

— Elle est là, me dit-il, en me tendant le vêtement en question.

Le tissu n'est pas tellement froissé, mais en tout cas, il sent mauvais. Une odeur infecte mélangeant alcool, transpiration et... le parfum de Tyler. Je m'immobilise, tandis que je sens chacun de mes muscles se tendre douloureusement. Il est hors de question que je remette cette robe avant de l'avoir lavée.

— J'ai pensé que tu préférerais mettre ça.

Je relève la tête, et observe Aspen entrer dans la chambre. Je n'avais même pas remarqué qu'il en était sorti. Le jeune homme tient entre ses mains un short, un tee-shirt propre et un vieux sweat XL. Il pose la pile d'habits sur le lit.

— Tu seras plus à l'aise.

— Merci, c'est gentil.

Il opine, mine de dire « il n'y a pas de quoi ».

Follow your fireWhere stories live. Discover now