12 - Phoebe : A stranger or a ghost ?

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Quelques heures plus tôt...

— Phœbe, il faut t'arracher tes livres des mains ou tu te sens capable de les fermer toi-même ?

Je relève la tête, avachie sur mon bureau au milieu de mes livres et de mes cahiers éparpillés. Cora est encore en tenue de serveuse, et ses yeux bruns me dévisagent avec impatience tandis qu'elle essuie la sueur de son front avec le dos de sa main. Ses cheveux sont nonchalamment retenus en un chignon, et quelques mèches retombent sur son visage. La journée a été longue, visiblement, mais une lueur d'excitation anime son regard. Et ça, on le doit à la fameuse sortie à l'Inferno prévue ce soir. Cora est déterminée à m'emmener avec eux, cette fois. Que je le veuille ou non. Mais une promesse est une promesse, alors sans soupirer, je commence à ranger mes affaires. Un sourire se devine dans ses yeux tandis qu'elle me regarde m'activer.

— Enfin ! C'est à croire que tu caches quelque chose.

Elle lève les yeux au ciel, puis ajoute plus sérieusement :

— Si ça n'allait pas, tu m'en parlerais, hein ?

Je me fige, et ma dispute avec Connor se rejoue dans ma tête. Pendant une seconde, je considère l'idée de tout lui déballer, pour alléger mes épaules de la tension qui ne les quitte plus depuis trois jours. Mais je me souviens aussi de mon mensonge, et la honte finit par me convaincre de ne rien dire. De toute manière, ce n'est pas comme si j'allais avoir besoin de lui en parler un jour, hein ? Je vais trouver une solution à ce problème.

— Bien, ne dis rien, s'agace Cora. Ce que tu peux être insupportable, je te jure. Je donnerais tout pour voir ce qui se passe dans ta tête...

— Oh, je ne te le souhaite pas, murmuré-je. Désolée, je suis juste fatiguée.

— Arrête avec cette excuse débile. Tu es en vacances, tu devrais passer tes journées avec un cocktail à la main, pas avec un livre et une tête déprimée...

— Cora, l'avertis-je, parce que ma vie est déjà assez chaotique sans ses reproches.

— Oui, oui, pardon, souffle-t-elle. Je m'inquiète pour toi, c'est tout.

— Cora Watson, inquiète ? Le monde ne tourne plus rond, ironisé-je, tandis que je me lève de mon siège pour la rejoindre, sur le pas de ma porte.

— Hahaha, réplique-t-elle en un faux rire. Très drôle. Chacun ses tares, Miss Kinley.

Nous échangeons un regard complice, et j'étreins son épaule. Cora a raison. Au lieu de trouver refuge dans les livres, je pourrais faire un effort et le trouver auprès de mes amis. J'ai à peine discuté avec Noah ces derniers jours, et ce constat me rend soudain très triste.

— Tu te prépares avec nous ? J'ai plein de jolies choses qui pourraient te plaire dans mon dressing, me glisse Cora, mais rien dans son ton n'indique que j'ai le choix.

Je souris tout de même, parce que lui faire plaisir me fait plaisir.

— Elle a dit oui ? s'exclame soudain une voix, tandis que la tête de Kaia apparaît dans l'encadré de ma porte, au-dessus de l'épaule de Cora.

— Entre les mains de fées de Cora, tu seras splendide, ajoute Fallen, qui traverse le couloir à ce moment-là, disparaissant derrière un tas de robes.

Les filles m'observent intensément, sûrement en train de passer en revue dans leur tête les différentes tenues qu'elles me voient porter. Je lève les yeux au ciel, plus embarrassée que réellement agacée. Mes mains se resserrent autour de mon sweat, et je croise les bras devant ma poitrine. Pour dissiper mon malaise, je grogne :

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