24 - El : A full heart

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2 jours plus tard

Bip. Bip. Bip.

Je tousse violemment, une douleur aigüe me compressant la poitrine. L'air se refuse à mes poumons, et je porte une main à mon nez, les narines qui me démangent. J'y découvre un tube, descendant jusqu'à mon cou, et je l'en retire d'un coup sec. Immédiatement, mes poumons se gonflent et j'inspire profondément, puis expire en crachotant, chatouillée par des milliers de minuscules grains de poussière dans ma gorge.

— Doucement, doucement, me murmure une voix grave et enrouée.

Un contact dans mon dos m'aide à me redresser, et je mets une seconde de plus à ouvrir les yeux.

Je suis allongée sur un lit d'hôpital, dans une chambre blanche et bleue, entourée de matériel médical que je n'avais vu jusqu'à présent que dans les films. Je n'y suis pas seule. Un deuxième lit se trouve à ma gauche, mais mes yeux me brûlent et je ne le distingue pas bien.

Une légère caresse contre le dos de ma main m'aide à me concentrer, et je tourne la tête.

Je suis happée par des yeux chocolats, rouges et humides, qui me détaillent comme s'ils assistaient à un miracle. Aspen me sourit, et se penche pour m'embrasser le front. Son odeur, masculine, chaude, salée, m'enveloppe et m'apaise immédiatement.

— Aspen, je souffle.

— Je suis là.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? croassé-je.

— Il y a eu un incendie, au Shelter. Tu étais à l'intérieur.

Ma respiration se bloque, et je tousse à nouveau, si fort que mes côtes me font mal.

— Mais vous en avez été sortie à temps, intervient une voix, depuis le seuil de la chambre. Vous pouvez remercier votre ami. Une minute de plus, et les conséquences sur votre cerveau étaient désastreuses.

Une infirmière s'approche, un bloc-notes entre ses mains et un stéthoscope autour du cou. Elle entame de me palmer la gorge, et tire légèrement le col de ma blouse pour inspecter ma respiration. « Inspirez profondément », m'intime-t-elle. J'obéis, mais je ne l'entends qu'à moitié. Au même moment, la tête de ma tante surgit dans l'embrasure de la porte, et une seconde plus tard, ses paumes encadrent mon visage.

— Oh, ma chérie, tu m'as fait si peur...

Je décèle un sanglot dans sa voix, et Ana me semble soudain si fragile, comme si un simple coup de vent pouvait la briser. J'aimerais pouvoir répondre, mais mon cerveau est trop occupé à reconstituer mes souvenirs. Mon cœur bat fort dans ma poitrine, et la crainte se déverse dans mon ventre comme un flot d'acide. Je redresse la tête, tentant comme je peux d'apercevoir l'autre lit de ma chambre — et la personne qui s'y trouve. Mais il est vide.

— Connor n'a rien, il s'est réveillé quelques heures avant toi, m'informe Ana, en posant un bras sur les épaules d'Aspen.

Connor... c'est Connor qui... ?

Aspen opine, la mine sombre, et ma tête retombe lourdement contre l'oreiller.

— Il t'a sortie des flammes, et a perdu connaissance juste après, à cause de la fumée.

— S'il ne vous avait pas protégée avec un tissu mouillé, vous seriez encore probablement dans le coma, à l'heure qu'il est, m'informe l'infirmière, et elle nous adresse un sourire avant de s'éclipser, annonçant chercher un médecin. Ana me prend dans ses bras, et je la sers aussi fort que je le peux, mais je manque de force. Passée l'angoisse du réveil, la fatigue revient au grand galop.

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