Chapitre 2 : Eden

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Je me gare sur le parking quasiment désert de l'hôpital, et actionne le frein à mains. Avec une grande inspiration, je tente de m'apaiser coûte que coûte. Il faut vraiment que je me calme avant de la rejoindre, car je la sais capable de me faire perdre mon sang-froid très rapidement.

Alors que les battements affolés de mon coeur s'apaisent peu à peu, je sens mon portable vibrer contre ma cuisse. Il s'agit de ma mère, qui tente de m'appeler.

Sûrement pour me reprocher d'être en retard, comme d'habitude.

Quelques minutes plus tard, je sors de mon cocon, prête à affronter la tempête qui s'annonce. 

J'utilise la localisation du téléphone de ma mère pour la repérer, et je suis surprise de constater qu'elle se trouve dans un bâtiment annexe à la morgue.

En plus de la voir, je vais devoir supporter l'ambiance super pesante...

Une fois arrivée devant l'immense bâtiment froid et stérile, je remets en question ma venue. 

Et si elle m'avait donné rendez-vous pour me faire du mal ? Elle n'est pas à ça près de me faire venir ici pour me confronter à mes souvenirs et mes doutes...

Enfin, j'espère qu'elle a mieux à faire que d'harceler sa fille au beau milieu de la nuit simplement pour le plaisir.

J'ouvre les portes battante et m'efforce de paraître confiante. Mon dos est droits, ma démarche rapide et régulière, et mes yeux fixés loins devant moi. 

Je tourne au détour d'un couloir et aperçoit enfin ma mère assises sur une chaise en plastique transparent, les mains tremblantes et les yeux rouges. 

Mais que se passe-t-il donc ?

Cela me frappe encore plus qu'avant, nous nous ressemblons de plus en plus, elle et moi. Même silhouette, avec de légères courbes au niveau des hanches, mêmes yeux bleus océans, même moue. 

Elle est vêtue avec des habits de luxe, comme à son habitude. Elle porte un sac à main en crocodile bordeaux, ses cheveux bruns son plaqué en un élégant chignon, et tous ses doigts ou presque sont ornés de bagues en or et en rubis.

Malgré la cinquantaine qui approche dangereusement pour elle, elle ne présente presque aucune ride. Ses pommettes restent hautes, ses lèvres semblent être celle d'une adolescente, et elle paraît toujours aussi majestueuse.

Quand elle m'aperçoit enfin, elle essuie rapidement ses yeux et se lève pour aller à ma rencontre.

-  Eden. Tu es enfin là. Tu n'as donc vraiment pas conscience que tu m'as fait patienter plus d'une heure sur une minable chaise en plastique ?

-  Au cas où tu l'oublierais, je n'habite pas la porte à côté, je réponds, acerbe

- Je n'ai pas oublié, que tu voulais t'éloigner de ta famille en habitant là bas, mais l'attente m'a parue terriblement longue, dit-elle sur le ton sec qui s'accorde parfaitement avec sa personnalité. 

Évidemment, elle insiste particulièrement sur le mot famille 

En la voyant ainsi, on pourrait presque oublier que ses yeux sont embués de larmes, et qu'elle paraissait très mal en point il y a seulement quelques instants.

- Si tu n'avais pas voulu t'ennuyer, tu n'avais qu'à me donner rendez-vous dans un lieu plus convivial, un café par exemple.

-  Ce n'est pas par hasard que je t'ai fait venir ici.

-  Que se passe-t-il ?

Ma génitrice soupire et déclare d'une voix d'outre tombe :

- Ton père est décédé.

Attends... quoi ? Le type qui se vantait auprès de tous d'être invincible est mort ?

-Mais, comment tu l'as appris ?

Je ne ressens pas vraiment de tristesse à cette nouvelle, puisque mon père n'a jamais été très présent dans ma vie, toujours affairé dans son entreprise, et que les seuls souvenirs que j'ai avec lui ne sont pas heureux.

 Cependant, je suis surprise que ma mère ait appris son décès avant moi, car mon père et elle ne s'adressaient que très peu la parole après leur divorce.

- Pour l'instant, ce n'est pas important, je te le dirai plus tard. 

- Alors pourquoi tu m'as appelée ? Je n'en ai rien à foutre de papa et de toi, au cas où.

- Écoute moi bien, débite ma mère, on ne va pas rester ici très longtemps, ça va devenir dangereux, je veux que tu suives ma voiture et que tu ne parles à personne de ce que je vais te révéler , cependant, si tu le souhaites, tu peux aller voir ton père à la morgue avant qu'on parte

- Non merci, répliqué-je, si j'ai réussi à tenir plusieurs années sans le voir, je supporterai de ne pas lui rendre visite à la morgue. Et j'aimerais mieux ne pas te voir non plus.

Évidemment, elle ne bronche pas à mes remarques perfides, que je place exprès dans la conversation pour la blesser. Elle répond simplement :

- Bien, alors suis moi s'il te plait

Légèrement contre mon gré, je la suis alors dans le dédale de couloirs de l'hôpital sans savoir ce qui m'attend.

Avec elle, je suis prête à tout...

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Coucou, ça va ? 🙈

Chapitre un peu court, malheureusement, mais j'espère qu'il vous aura plu quand même

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Kiss 💋 

V 🌸

Burning LoveWhere stories live. Discover now