Chapitre 15 : Eden

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Je viens de rencontrer tous les membres de l'équipe de Rafael à l'instant et je suis assez dubitative. Ils se sont tous montrés plus ou moins accueillants, contrairement à leur collègue. Seulement, je me doute que sous ces apparences innocentes se cachent des meurtriers cruels.

Je dois avouer que j'ai un faible pour gabriel, dont les blagues de mauvais goût m'ont fait sourire un bon nombre de fois. Quant à luca et sa copine, je les ai trouvé assez sympathiques, même si Sofia paraît assez froide.

Quant à Rafael, je me demande vraiment comment j'ai pu un jour l'aimer. Son comportement de tout à l'heure n'a fait que m'agacer. Il s'acharne à me titiller et à me lâcher des piques, comme une épine dans le pied qu'on arrive pas à retirer.

J'ai pris conscience de son comportement à double tranchant : Une fois il se montre enfantin, presque prêt à passer du temps en ma compagnie et à discuter, et l'autre fois, il ne supporte pas la moindre contradiction, et s'agace facilement.

Je vais être honnête, j'agis un peu de manière similaire. Mon mécanisme de défense consiste à proférer des menaces à son intention, et à paraître glaciale.

Je pense qu'il l'a remarqué, enfin qu'il l'ont remarqué. Tous les membres de leur groupe paraissent m'avoir déjà analysée sous les moindres coutures, spécialement Adam. Les regards ne trompent pas, et je sais que le sien est celui d'un fin psychiatre.

Ses yeux bleus me fixent encore tandis que les conversations fusent de toute part dans la pièce.

Nous sommes tous encore réunis dans la salle de réunion, et Luca commence à présenter le programme des prochaines semaines.

-Bon, donc pour Eden, je ne sais pas si Raf t'as parlé des séances de remises en forme, mais en tout cas, tu commences à 16 heures à la salle de sport. C'est censé durer 3 semaines environ, et ensuite tu continueras des entraînements quotidiens

J'acquiesce, loin d'être ravie par la torture à venir...

Le sport n'a jamais été mon fort, déjà à l'école j'étais choisie en dernière à cause de mon niveau médiocre.

-Ensuite, Gabriel et Raf, vous devez allez discuter avec le chef du petit gang des Tigers, pas loin de Paris. Les relations sont tendues ; il souhaiteraient avoir recours à nous pour une affaire de proxénétisme.

Rafael relève la tête de ses papiers, les traits déformés dans un rictus furieux :

-Alors là, pas question ! Si vous croyez que je vais laisser un trafic de prostituées se dérouler sous mes yeux dans mon gang, vous avez craqué !

-Mais, mec, si on fait pas des affaires avec eux, ça va devenir tendu, et tu dais que les Tigers aiment les rixes, il faut à tout prix accepter leur offre

-On trouvera un autre terrain d'entente ou on ira se battre contre eux, tranche-t-il

Toutes les personnes installées autour de la table se lancent des regards à mi chemin entre le désarroi et l'admiration envers leur mentor.

Quant à moi, je ne sais pas quoi penser de sa prise de parole.

Rafael dirige une mafia, mais il conserve des principes assez "farfelus" et ce paradoxe me surprend énormément.

Je ne prends pas part au débat et me contente de les observer un à un.

Cependant, Adam me consulte du regard, comme si il cherchait à connaître mon avis.

Je me détourne de ses yeux bleus glaciers afin d'éviter à prendre la parole.

Je ne suis pas expérimentée du tout sur le sujet, et je sais que toutes les phrases que je vais prononcer vont s'avérer être des conneries en puissance.

En plus de ça, j'ai toujours été mal à l'aise à l'oral, surtout quand mon public est beaucoup plus imposant que moi.

-Bon, on organisera une réunion sur le sujet mercredi prochain, tout le monde est libre normalement. On doit finir de gérer les emplois du temps de tout le monde.

Sofia et Adam approuvent la déclaration de Luca, mais Rafael ne semble toujours pas remis du fait qu'on ait défié son semblant d'autorité.

Aucune dignité ce mec, il est incompréhensible en plus.

-Les gars, on a toujours pas parlé du voyage d'affaires à New York le mois prochain. Qui s'y rend ? Il doit y en avoir au moins deux sur place.

Un voyage à New York ? Je n'aurais jamais cru que ce métier offrait autant de possibilités.

Sofia secoue négativement la tête et répond :

-Luca et moi on sera pas libres, on devra se rendre à Milan pour les affaires cette semaine là, et on compte aussi fêter nos 5 ans de relation là bas.

-Dans ce cas-là, il reste Adam et moi, lâche Rafael.

-Je suis en mission à la douane d'un aéroport pendant cette période, vous aviez oublié ?

Sofia affligée, se penche sur la table et se masse les tempes.

Ses longues boucles brunes tombent en cascade sur le bois blancs.

Ça fait une rivière en chocolat, pensé-je avec gourmandise.

Sérieusement les mecs, vous savez vraiment pas vous organiser, je me demande si ça serai pas à moi de faire le boulot en fin de compte ! On a plus qu'à annuler les rendez vous à New York.

Et moi ? Je ne compte pas peut être ?

-Je sais je suis nouvelle, mais je pourrai faire l'affaire non, c'est sur le terrain que j'apprendrai le mieux, non ?

Avec une grimace agacé, ce connard qui me sert de copropriétaire me toise et lâche avec dédain :

-Commence pas à prendre trop la confiance, meuf, t'as jamais négocié avec quiconque et tu veux aller passer un marché à New York ? Laisse tomber, je prendrai un chef de section.

Alors là, il est d'un culot ! Prise d'un excès de colère envers lui, je me lève et claque mes deux mains sur la table, faisant vaciller les tasses qui s'y trouvent.

-Tu me parles comment ? Tu OSES me donner des ordres ? Maintenant c'est moi ta putain de cheffe, et je fais ce que JE veux ! Les derniers jours, je t'ai respecté et j'ai subi tes sautes d'humeur, mais si tu continues à jouer au connard, je n'hésiterai pas à abuser de mon autorité !

Sur ce, je quitte la pièce, folle de rage.

Si il se comporte de cette manière, alors je serai pire, bien pire...

Tu n'as pas idée de quoi je suis capable Rafael Ricci...

Burning LoveWhere stories live. Discover now