Chapitre 21 : Eden

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TW : Ce chapitre évoque des attouchements/agressions sexuelles de manière implicite !

Je comprends que notre voyage touche réellement à sa fin quand l'avion quitte la terre ferme.

Je me sens vidée, exténuée par ces deux semaines de tourisme, de shopping et de travail, mais je suis si reconnaissante d'être allée au moins une fois dans ma destination de rêve. Je n'ai pas tout vu de cette ville fascinante, et j'espère un jour avoir l'occasion d'y retourner pour remédier à cela.

Rafael s'est tout de suite endormi quand nous sommes montés dans l'avion, presque comme à l'aller. Sa tête est penchée sur le coté dans un angle un peu bizarre, et le reste de son corps est affalé sur le siège. 

Hier, il m'a offert la soirée promise à l'occasion de notre pari : un vol en hélicoptère au dessus de toute la ville. Je crois que ce fut le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais offert, et ça a été un moment magique, hors du commun.

Avec un sourire un peu attendri je le contemple. Ses cheveux bruns sont éparpillés en ondulations harmonieuses autour de son visage, et sa mâchoire ciselée est un peu entrouverte. 

Et ses lèvres... Je n'aurais pas assez de mots pour les décrire. Celle du dessus est plus fine que l'autre, bien qu'elle reste pulpeuse. Elles sont d'une couleur à mi chemin entre le rose et le beige. Mais tout ça, ce n'est pas le plus important. L'essentiel, c'est leur goût, la sensation qu'elles procurent quand on les effleure. Et ça, j' espère être l'une des seules à avoir ressenti ça a lui, et j'espère être la dernière.

Car, c'est décidé, il m'appartient.

Pas au sens propre, certes, mais je souhaite désespérément que nous deux puissions être ensemble, et vivre une histoire d'amour digne de ce nom. Je ne me sens pas encore prête à officialiser la moindre relation avec lui, mais je compte bien répondre à ses attentes les prochains jours. 

C'est fout comme les choses vont vite entre nous, c'est presque trop rapide à mon goût.

Mes pensées divergent quelque peu, et je songe directement à ma meilleure amie. Callie, qui apparemment m'a pardonné après les longs messages d'excuses que je lui ai envoyé il y a quelques semaines, et ne m'a pas vraiment contacté depuis mon départ pour New York. Alors, je lui envoie un petit message, pour prendre de ses nouvelles.

L'avantage d'avoir son propre avion, c'est qu'on a le Wi-Fi dedans.

Au bout de quelques minutes, elle me répond, me proposant qu'on s'appelle. 

J'accepte, puis part m'isoler quelques mètres plus loin, afin de ne pas réveiller Rafael.

Le sourire au lèvres, je décroche, impatiente de prendre de ses nouvelles.

Et pourtant...

***

Pourquoi Callie et moi ne sommes plus si proches ? Pourquoi ne coupons nous pas les maigres liens qui nous unissent encore ?

Elle est ma relation pansement, mais mes plaies ont eu le temps de cicatriser. Tout ce  qu'elle fait, c'est me donner l'impression que je suis encore blessée.

Et moi ? Je ne lui offre rien. Nous n'avons plus rien à nous dire. Trop de discussions qui ont épuisé nos sujets de conversation.

Plus que de l'amertume, de la rancoeur des critiques prononcées à demi-mot.

Je la trouve trop irresponsable, immature, et elle m'en veut d'être si riche et de me plaindre encore.

Pourtant, je ne mettrai pas fin à dix ans d'amitié si vite.

Burning LoveWhere stories live. Discover now