Chapitre 4

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Quand je me réveillais ce matin-là, je n'étais plus assis sur mon bloc de béton, mais dans un lit de camps dans une pièce que je reconnu comme une des trois salles de consultations que nous avions dans la clinique. J'étais un peu désorienté, je me souvenais que la veille Rose était née et nous avait déjà fait de belles frayeurs, mais qu'elle avait finis par se nourrir toute seule, à mon plus grand soulagement.

Je m'assis sur le bord du lit, histoire de me réveiller un peu. Je devais encore aller m'occuper de Rose. ROSE ! Je ne me souvenais pas de l'avoir recoucher hier soir ! Ce fus paniqué que je me levais et partis en trombe en direction de la nurserie où devait se trouver la petite. J'étais totalement paniqué et désorienté, je ne savais même pas comment j'avais pu atterrir dans ce lit ! Je fus soulagé en constatant qu'elle n'était pas restée seule, je soufflais de soulagement. La lampe chauffante était allumée, ils avaient donc trouvé une solution avec les générateurs, et Edy était visiblement resté avec elle. Il était assis sur une des chaises de fortunes aux côtés de la petite. Il somnolait et essayait de lutter contre le sommeil.

- Rien à signaler ? Demandais-je en venant m'asseoir à côté de lui, le faisait sursauter en même temps.

- Hein ? Euh. Non, je l'ai nourri plusieurs fois et changé aussi. Je n'ai rien noté d'alarmant. Elle agit comme tous les bébés de son âge, même si elle est bien plus calme que tu ne l'étais.

- Ne compare pas deux choses non comparables. Je ne suis pas née...

- Tu étais pire qu'un prématuré. Tu étais un grand prématuré. Elle est née avec un mois d'avance, toi, deux.

- Hein ? Mais...

- Tu n'étais pas au courant ? La vieille peau m'a dit un jour que ta mère avait déclenché elle-même le travail pour te protéger. Quand tu es arrivé ici, tu étais encore plus petit qu'elle. Tellement petit que personne n'osait te toucher de peur de te faire mal. Maggie et Denfred se sont relayé jours et nuit auprès de toi. Ils avaient peur que tu arrêtes de respirer au beau milieu de la nuit. Tu leur faisais faire des cheveux blancs avant l'heure, m'expliquait-il. Ça me fait étrange de voir que le petit garçon, dont je m'occupais est devenu aussi grand et débrouillard.

- T'avais qu'à prendre de nos nouvelles, le taclais-je verbalement tout en me moquant de lui. Sinon, merci de veiller sur elle. Je vais reprendre le relais. Tu as besoin aussi de te reposer. Je vais en profiter pour lui faire un checkup complet.

- Tu es bien le successeur des docs de l'enfer, se moquait-il en venant ébouriffer mes cheveux, doué en médecine et en combat. Mais je n'irais pas me coucher maintenant. Père veut te rencontrer et cette fois-ci sans vous battre. Je peux encore tenir. Ce n'est pas pire que les tours de garde sur le Moby Dick lors des soirées trop arrosées, c'est même plus reposant !

J'hochais de la tête et commençait à ausculter Rose. Quand j'eus terminé, je ne pus que conclure qu'il fallait attendre qu'elle prenne plus de poids tout en se méfiant qu'elle respire bien. Il était donc plus prudent de lui laisser son petit masque.

Je devais, maintenant, aller à la rencontre de mon père, cela me faisait si bizarre de me dire que j'avais un père. Mais lui, ne devait pas me connaitre et je ne savais pas comment aborder le sujet, ni si je faisais bien de le dire. Il était plus prudent de garder cela pour moi, pour le moment du moins. Je ne me sentais pas prêt à avoir un père.

- Edy, je peux te demander quelque chose ? Osais-je finalement dire en me rasseyant à ses côtés.

- Oui, bien sûr.

Je me mordillais les lèvres quelques secondes en réfléchissant à comment formuler ma question. Je ne savais pas trop comment aborder le sujet.

- Si jamais quelqu'un venait te voir et te disais qu'il était ton fils, tu réagirais comment ?

Pour toujours ta lumière (Marco x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant