Chapitre 5

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Tentation assassine


Je fais les cents pas dans ma chambre en attendant que quelqu'un vienne me chercher, ça fait maintenant 2 nuits que je suis enfermée sans voir personne. Je traine des pieds le long de mon lit comme un lion en cage, incapable de me satisfaire de cette captivité. Finalement la porte s'ouvre, pleine d'espoir je m'y précipite, seulement pour découvrir le médecin un plateau repas dans les mains. 

- je suis venue voir comment tu allais.

Je ne répond rien, elle soupire et pose le plateau d'argent sur le bureau. 

- Il m'a demandé de t'amener à manger. 

Je pousse un rire sans joie avant de dévisager le plateau d'un air dédaigneux. 

- Il a décidé de m'affamer qu'il assume jusqu'au bout.

La jeune femme devant moi soupire et remet une mèche de ses cheveux blonds derrière l'oreille. 

- Tu dois manger pour reprendre des forces.

- plutôt mourir que de rester sa prisonnière. 

Mon ventre se met à gargouiller comme pour me contredire, La jeune femme lève vers moi un regard agacé. 

- Je croyais que tu avais quand même décidé de retrouver sa femme.

- S'il voulait vraiment retrouver sa femme il ne m'aurait pas laisser pourrir ici pendant deux nuits, il veut simplement me faire souffrir et il n'est pas question que je lui laisse ce loisir. 

- très bien, capitule t'elle, je laisse le plateau ici tu en fais ce que tu veux. 

Elle sort et referme la porte derrière elle. Le bruit du verrou me fait grimacer, me revoilà seule. Je tourne la tête vers le plateau repas, je sens d'ici l'odeur de poulet et de pommes de terre, mais il n'est pas question que je cède, c'est ce qu'il veut, me rendre docile en me pliant. Dehors, la lune semble se moquer de moi en m'affichant son croissant, je souffle et reprend mes allers-retours comme l'animal que je suis. 

Quelques minutes plus tard la porte s'ouvre en fracas et la silhouette épaisse du scorpion apparaît. Il claque la porte derrière lui et me lance un regard fou. 

- tu as décidé de t'affamer ? 

- TU as décidé de m'affamer.

Il se dirige vers le plateau, prend l'assiette qui s'y trouve et me la tend. 

- manges, ordonne t'il. 

Je m'approche lentement, prend l'assiette de ses mains et le regarde d'un air résigné. 

- d'accord. 

Je verse ensuite le contenu du récipient par terre. Le poulet s'écrase sur le sol en éclaboussant de la graisse sur son costume blanc et les pommes de terres roulent silencieusement jusqu'à ses chaussures en cuir. Ses pupilles s'assombrissent. 

- Tue moi qu'on en finisse, le défié je. 

Malgré le calme qu'il s'efforce d'afficher, je ressens sa rage et l'envie de me faire regretter, pourtant, il ne bouge pas. 

- je n'ai pas le temps pour ça.

Il lisse les plis de sa chemise et me tourne les talons avant de sortir de la pièce. Sa fausse indifférence me fait bouillir de rage, je me rue sur la porte et m'apprête à lui hurler toute sorte d'insanités quand je remarque qu'il ne l'a pas fermée à clefs. Un pic de joie me gonfle le cœur, mais je l'étouffe rapidement avant qu'il ne le sente. J'observe la porte en essayant de réfléchir le moins possible, puis je me décide, je saisis l'opportunité. Sur la pointe des pieds je me hisse dans le couloir vide et le traverse à toute vitesse. A l'autre bout, je surprend l'homme qui m'a fait sortir la première fois, il me dévisage sans comprendre. 

Scorpion blancWhere stories live. Discover now