Chapitre 18

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POV effaceuse

Le scorpion me suit de près, je sens son imposante présence me surplomber et ses yeux me brûler la nuque à mesure que je clopine en me tenant au mur. Mes souvenirs s'effacent à intervalles de 1 secondes. Ça me donne le vertige et augmente mes difficultés à me déplacer.
Je ressens de l'agacement venant du scorpion et de la colère.
Finalement épuisée de ne pas réussir à me déplacer, je me tourne vers lui. Malgré le voile brumeux qui me couvre légèrement la vue j'aperçois un sourire.

Quel con.

Il décroise les bras, satisfait de me voir capituler et sans un mot se met à me porter.
J'ai horreur de ça. Des frissons parcourent ma peau quand ses bras m'agrippent, et mes ongles s'enfoncent dans sa chair à chaque fois que je sens son souffle sur le haut de mon crâne. Pendant une seconde son odeur est agréable et la seconde d'après je me souviens qui il est.
Pendant une seconde sa chaleur me réconforte et la seconde d'après son souffle m'horripile.

Foutue mémoire.

Les pas du scorpion résonnent contre le marbre du couloir, brisant le silence pesant qui y règne. Il n'y a personne dans les couloirs.

Oú sont ils ?

On fini par arriver dans l'immense salle de bain de marbre noir, où le scorpion me fait assoir sur un banc, près d'un ensemble de serviettes propres.

Il a tout prévu.

déshabille toi, ordonne t'il en essayant de cacher son malaise.

Un petit sourire en coin se creuse dans ma joue.

— t'aimerais bien voir ça hun ?
— tu te laves avec tes vêtements d'habitude? Rétorque t'il les dents serrées.
— d'habitude je me lave seule, mais visiblement tu aime bien me tenir compagnie.

Il arbore une expression désintéressée mais je sens tout, je sens son malaise, je sens sa colère.

— pas question que je te laisse sans surveillance vu ce que tu es capable de faire.
— ouais c'est ça, sourié je d'un air taquin.

Il sent aussi ce que tu ressens.

Une migraine lancinante m'oblige à la fermer. Mon corps tout entier tremble sous la douleur jusqu'à ce que la vague disparaisse lentement. Me laissant tremblante et fébrile. Le scorpion me surplombe de sa hauteur, je sens son regard me brûler le haut du crâne.

Pas question que tu te déshabille.

Mon coeur cogne contre ma cage thoracique, je sens les mots que j'ai gravé me chatouiller l'épiderme.

Il verra tout.

Je resserre les bras autour de moi comme un bouclier.

Comme si cela pouvait te protéger de lui.

— effaceuse

Je serre les dents puis lève les yeux vers lui.

— pourquoi je devrais être la seule à me déshabiller ?

Gagne du temps.

— parce que tu es la seule à empester

La remarque pique mon ego, mais je me contente de soutenir son regard.

— qu'est ce que tu veux ? Soupire le scorpion, contenant mal son impatience.
— tu te déshabille d'abord et après c'est moi.

Il écarquille les yeux, puis lève un sourcil étonné.

Il ne le fera jamais.

Je gagne du temps, plus il s'énerve plus son impatience devient difficile à contenir, il finira sans doute par me laisser empester dans ma chambre. J'esquisse un sourire provocateur, le scorpion me dévisage lentement. Je vois ses doigts trembler d'agacement et sa jambe s'agiter d'impatience.

Scorpion blancWhere stories live. Discover now