Chapitre 13

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Consummation

Je fixe la porte défoncée d'un air suspicieux en resserrant mes bras autour de ma poitrine couverte de chair de poule, avant de me rendre à l'évidence qu'il ne reviendra pas. Je ne me détend pas pour autant, ce connard à ma clé, j'avais oublié qu'il l'avait, comment ai je pu oublier une information aussi importante que celle ci ?

Ça recommence.

Je serre les dents et frappe la surface de l'eau de mes paumes pour extérioriser ma frustration. S'il réussit à débloquer les sécurités que j'ai mis il saura tout.

Et te tuera

Et si je n'arrive pas à récupérer cette clé d'ici 2 semaines il découvrira tout quand même.

Et il te tuera

Il faut que je récupère cette clé à tout prix. L'heure n'est plus aux jeux, mon temps est compté.
Je crois entendre un bruit venant du couloir alors je me fige et enfonce mon corps un peu plus dans l'eau devenue froide, attendant patiemment de voir passer quelqu'un. Mais il n'y a rien, personne.

Il n'a pas menti.

Je restes immobile dans l'eau froide pendant au moins 10 minutes avant de finalement me décider à récupérer la bouteille de savon gisant au fond de l'immense baignoire.
Personne ne vient, pas même l'ombre d'une servante curieuse. Quelque peu rassurée, je me passe le savon sur tout le corps avant de me rincer, de me sécher et d'enfiler mon ensemble bleu. Je me sens plus légère maintenant que je suis débarrassé de toute la crasse qui incrustait ma peau. Je retire mon pansement gorgé d'eau et j'observe à travers le miroir la teinte macabre qu'à pris ma plaie ; les points de suture lient méchamment ma chair gorgée d'un rouge sombre et autour sur un rayon de deux centimètres ma peau se teinte d'un rose maladif. Une grimace me froisse le visage, je n'ose pas toucher, c'est douloureux rien que d'observer. Je me détourne, prenant mes affaires et me dirigeant vers ma chambre.
Je suis surprise de trouver  Abimola en pleine discussion avec la docteur. Elles s'arrêtent et se tournent vers moi pour me regarder entrer.

- tu viens d'où toi ? demande Abi en me dévisageant.

Elle a les cheveux rassemblés en puff sur le haut du crâne, tirant sur ses yeux déjà en amande et affirmant encore plus son regard sévère.

- je me lavais.

La confusion ombre leur deux visages. Du coin de l'œil je penses apercevoir la jeune docteure déglutir en remettant une de ses mèches derrière l'oreille.

- quoi ? S'étrangle Abimola.
- quoi ? Fais je d'un air nonchalant.
- personne n'a le droit de circuler dans le manoir avant 19h, m'annonce la docteur.

Je hausse les sourcils, puis les fronce.

- pourquoi ?
- parce que c'est l'heure du scorpion, personne ne t'a informé des règles depuis que tu es arrivé ? S'agace Abi.

A l'expression que j'aborde elle comprend que non et soupire avant de s'approcher de moi.

- heureusement que tu ne l'as pas croisé.

Les images du corps albâtre et saillant de muscle me reviennent en mémoire. Je me mords l'intérieur des joues pour ne pas avoir à lui dire la vérité. Je ne suis pas d'humeur à entendre ses remontrances.
Elle soulève prudemment mon pull et fait un son désapprobateur avant de faire signe à la docteure de s'approcher.

Scorpion blancDonde viven las historias. Descúbrelo ahora