Chapitre 12

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Crescendo
(POV scorpion)

Elle me lance le genre de regard capable de tuer un homme et s'enfonce dans l'eau jusqu'au menton. Je garde les bras croisés sur mon torse tandis que ma respiration se fait dense.

Elle te provoque.

Elle me pense assez naïf pour tomber dans son piège. Elle pense que je n'ai pas remarqué sa façon de dissimuler son corps dans l'eau. Il y a des choses qu'elle ne veut pas que je vois, des choses qui attisent ma curiosité.

Ses tatouages.

Des gouttes d'eau perlent de ses mèches rebelles et glissent sur son visage jusqu'à s'écraser dans l'eau.

- quoi ? le grand scorpion a peur ? Poursuit elle.

Je prends une grande inspiration pour tenter de calmer mon agacement et plante mon regard dans le sien. Je remarque le pli nerveux que fait sa bouche quand elle est angoissée et le tressautement discret de ses sourcils quand elle est mal à l'aise. Mon corps se tend, je n'aime pas cette situation, je n'aime pas qu'elle soit là et je n'aime pas qu'elle me regarde.

- sors.

Elle frissonne mais ne se départi pas de son sourire malveillant. Je contiens de plus en plus mal mon agacement et je peux voir le moment exact où elle le ressent. Je ne connais personne qui soit assez stupide pour défier mon autorité de la sorte.

Tu pourrais la tuer.

Et pourtant je ne le ferais pas, je ne lui ferais rien, même si ce n'est pas l'envie qui m'en manque. Parce que j'ai besoin d'elle pour retrouver Calisa.

Sans doute.

- je suis bien ici, répond t'elle.

Il n'est pas question que je cède et que je partes, il n'est pas question que je lui donne ce qu'elle veut. Si elle est si déterminé que ça à rester dans l'eau, elle y restera. D'un geste las je retire ma serviette, sans la quitter des yeux, je vois son regard sulfureux examiner mon corps désormais nu, sans scrupules. Je me crispe, j'ai conscience des tatouages que j'aborde et des cicatrices qui strient ma peau. Je m'attends à ce qu'elle détourne le regard, comme tout les autres.

Comme Calisa

Mais elle n'en fait rien, ses iris brunes me détaillent minutieusement puis se plantent dans les miennes. Je plisse les yeux, à la fois agacé et perturbé.

Elle tient.

Je n'ai pas besoin de la puce pour remarquer le rose sur ses joues ou le faible tremblement de sa mâchoire crispée. Elle essaye de soutenir mon regard, mais je vois l'effort que ça lui demande.

Elle finira par détourner les yeux.

Avec la puce j'arrive à sentir son malaise comme s'il était mien et une pointe de curiosité, par contre parmi toutes ces émotions une détonne plus que les autres : le désir. Ce n'est pas la première fois et pourtant je réussi à être surpris. Elle soutient mon regard non pas parce que mon corps la dégoûte, mais parce qu'il l'excite. Je me glisse sous l'eau, la nappe chaude enveloppe mon corps tandis que je place mes bras sur le rebord, mes yeux toujours plantés dans les siens. J'essaye de garder une attitude décontractée, mais la puce qui nous relie ne laisse pas place aux faux semblants. Elle le sait, c'est sans doute pour ça qu'elle se permet de me fixer de la sorte.

Scorpion blancOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz