Love contrat

Prologue

Neiya

Des bavardages insignifiants m'accompagnent peu importe où je me trouve et l'heure qu'il est. Les voix me suivent, débitant des choses sans grand intérêt.
C'est devenu une mélodie à laquelle je ne porte plus attention.

Mon livre entre les mains, j'arrive au point crucial quand une voix semble s'adresser à moi en particulier.

- Comment peux-tu lire dans un moment pareil, Neiya ?

Je ne comprends pas tout de suite. La phrase semble se former petit à petit dans ma tête avec une lenteur exagérée. Après quelques secondes supplémentaire, je relève la tête vers mon frère qui se tient le front comme s'il souffrait d'un vilain mal de tête.
Je le rejoins, près de la fenêtre pour observer la raison de son mécontentement.

Le paysage au delà de notre enceinte, d'habitude verdoyant, est noir de monde, les prairies ont été prises d'assaut et sont désormais recouvertes de tentes grises aux formes variées. Il semblerait que le discours glacial leur sommant de quitter les lieux ce matin n'ait fait que renforcer leur détermination. Un sourire étire mes lèvres face à ce revirement.

- Tu devrais te réjouir devant tant de succès, le taquiné-je.

Seul un regard noir me répond en retour.

- J'ai un plan, lui confié-je tout bas et dans notre langue secrète. Tu en choisi une avec laquelle tu passes un marché : une fausse alliance.

Mon livre claque sous son nez alors que je crie : action !

- Ney, c'est quel genre de plan, soupire-t-il.

- Le plan F : Fake girlfriend, affirmé-je le sourire aux lèvres. Si tu ne l'aimes pas, on peut toujours utiliser le L.

Face à son air interrogateur, j'ajoute :

- lâcher les chiens.

Un rire franc résonne avant qu'un soupire lasse ne s'échappe de ses lèvres.

- Si seulement...

Je sais ce qu'il pense, ça me préoccupe depuis qu'il est devenu évident qu'on ne pourrait pas se dérober indéfiniment.
Il va devoir faire un choix. Le premier d'une longue série.
Une alliance devra se sceller avant la nouvelle année. Peu importe ses désirs ou les miens.

- J'aimerais qu'elle soit là, souffle-t-il.

Moi aussi...