Chapitre 12​

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Je me réveille dans mon lit avec l'impression d'être heureuse et à nouveau complète. Mais cette sensation agréable et vertigineuse s'estompe bien vite.

J'ai trahi Loïs.

Cette pensée me donne la nausée. Je l'ai "aimé" quelques jours, puis jeté comme une vieille chaussette trouée.

Je suis tellement, tellement désolée, Loïs. Si tu savais combien je m'en veux...

J'aurais voulu tout lui dire, pour lui expliquer. Mais je ne pouvais pas le faire. Les mots ne voulaient pas sortir de ma bouche.

Quelque chose se jette sur moi en criant et je sursaute avant d'éclater de rire.

- Julia !

Sa tresse est toute ébouriffée, elle rit de son rire enfantin qui me fait fondre. Raphaël m'a peut-être abandonnée, mais il m'a laissé le plus beau cadeau au monde : un enfant, un mélange de lui et moi. J'aurais aimé que nous soyons une famille, tous les trois. Mais c'est trop tard.

Julia possède les boucles rousses, mais lorsque je la regarde, je le vois lui. Et ça me frappe encore plus ce matin. Elle est le mélange parfait de lui et moi. Et même si Raphaël ne l'aimera jamais, moi je l'aime, notre fille. Et je continuerai aussi d'aimer Raphaël en silence. Aucun autre homme ne pourra avoir mon cœur, car il lui appartient déjà et ce, depuis notre rencontre dans ce restaurant. Il a brisé mon cœur, mais je ne pourrai jamais en confier les morceaux, les offrir, à un autre que Raphaël. Quand je l'avais vu pour la première fois, j'avais su que ce serait LUI. Le premier...et le dernier. Je n'avais pas prévu qu'il me donne une fille merveilleuse et qu'il m'abandonne du jour au lendemain, notre amour voué à l'échec. J'avais naïvement pensé, à l'époque, que nous nous aimerions pour la vie. C'était faux. Il ne m'aimait plus, mais mon cœur lui appartenait pour l'éternité.

A côté de mon lit se tient Diego, les yeux encore tout ensommeillés. Je lui ébouriffe tendrement les cheveux. Puis je me redresse sur mon matelas et serre les enfants contre moi. Je leur caresse doucement les cheveux en fredonnant (c'est notre petit rituel, à tous les trois, du samedi matin).

- Où sont Bianca et Isabella ? je leur demande.

- Sorties, répond Diego, les yeux fermés.

Je fronce les sourcils.

- Où ça ?

Diego grommelle en rouvrant les yeux.

- Je ne sais pas. Maman est partie avec Bianca ce matin en disant que, vu que tu étais là, tu pourrais rester avec nous.

- Et comment ta mère a-t-elle su que j'étais rentrée ?

Il hausse les épaules puis ses yeux s'illuminent et il se redresse vivement. Je remarque que Julia s'est rendormie contre mon épaule.

- D'ailleurs, tu étais où, hier soir ?

- Avec... quelqu'un, éludé-je.

- Dis ! insiste-t-il en battant des mains, curieux.

- Non, je rétorque. Quand Isabella tentera de te tirer les vers du nez, je préfère que tu ne sois pas au courant afin qu'elle ne te harcèle pas. Tu comprends, Diego ?

Il fronce le nez pour toute réponse. Je le touche du bout de l'index pour en laisser les plis. Puis je lui lance avec un sourire espiègle :

- Puisqu'elles ne sont pas là, que dirais-tu de faire des pancakes ?

***

Il est midi lorsque ma sœur et ma nièce pénètrent dans l'appartement. Isabella porte deux grands sacs à la main.

Only One LifeWhere stories live. Discover now