Meurtres isolés

Chapitre 1

J'arrivai avec trois heures de retard. J'ai du traverser la ville et ses embouteillages pour ensuite faire face aux kilomètres de forêt qui entouraient la villa. Elle se situait au milieu de nulle part, coupée du monde. Tout au long de ma carrière, je n'ai jamais été amenée à autant voyager.

J'entrai donc et fus accueillie par une servante assez jeune et un peu terrifiée. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, une voix se fit entendre. Je pouvais distinguer dans la voix autoritaire un sentiment d'angoisse.

« Tressa, est-ce Mme Votra ?

- Elle-même ! répondis-je, mais vous pouvez m'appeler Massilda !

- Entrez je vous prie détective. »

La femme, propriétaire des lieux, m'avait contactée il y a de cela trois heures. Elle se nommait Sophiana Grind, âgée sûrement d'une soixante-dizaine d'années.

« - La servante est allée la voir le matin car elle manquait à l'appel, me dit-elle. Tressa va vous conduire dans sa chambre. »

La servante me délesta de ma valise et me conduisit à l'étage. Les tapisseries qui recouvraient les murs de l'escalier semblaient dater du XVIIIe siècle.

Nous pénétrâmes dans un couloir qui donnait sur six chambres - trois à gauche et trois à droite. Elle me désigna la première chambre à gauche et j'entrai. J'auscultai la chambre. Le lit était défait, les fenêtres fermées et les rideaux tirés. A gauche du lit, sur le tapis gisait le corps. Je m'approchai avec confiance -ce n'était pas la première fois que je venais sur le terrain.

Elle était allongée sur le dos, ne présentait aucune marque indiquant quelques tortures que ce soit. Je soulevai la veste, après avoir pris le soin de mettre mes gants, et découvris une entaille, assez profonde pour pouvoir l'avoir tuer. Aucune trace de pas ni de l'arme du crime. Il n'y avait rien a tirer de cette pièce. J'examinais la serrure. Elle n'a pas été forcée, j'en conclus qu'elle connaissait son bourreau. Le corps fut emmené à la morgue.