Chapitre 7

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Je me réveillai encore tôt. La maison semblait dormir. Pas même le jardinier ne semblait levé. Je le jugeai d'après la vue que me conférait l'étroite fenêtre de ma chambre. Je me levai donc et m'habillai : des habits sombres et peu salissants car je comptais retourner au jardin. Je pris le soin de traverser doucement le couloir avant de descendre les marches de l'escalier. La descente ne posa aucun problème étant donné que les marches ne grinçaient pas. Je me dirigeai vers la cuisine.

La première chose qui attira mon attention était la flaque de lait sur le plancher, mais qui n'était pas la plus choquante. C'était avec effroi que je découvris une main par terre. Il me fallut trois secondes pour réaliser que cette dernière appartenait à un homme : c'était Batane le fournisseur de lait. J'alertais la famille : j'envoyai les domestique les réveiller après les avoir tirées de leur sommeil. Tout le monde accourut et s'entassa bientôt dans la cuisine. Pendant que l'on m'étouffa de questions, j'examinai le corps. Mon sursaut entraîna un silence général dans la pièce : « Il a la même entaille que la gouvernante... ». « Et au même... endroit ! » ajouta Tressa effrayée. J'acquiesçai.

La police arriva, quand nous étions au salon. On emporta le corps. L'enquête relevait maintenant de leur domaine mais je ne m'avouais pas vaincue. J'ai eu tout le loisir d'inspecter...

« Mais où se trouve le jardinier ? » Les uns et les autres se regardaient. On allait vers le jardin. Au même moment, il entra. « Bonjour. J'ai appris pour le petit... Triste fin. » et il retourna à ses plantes. Sa réaction nous laissa perplexes.
Les jeunes servantes s'étaient remises à pleurer mais moins intensément que lors du premier meurtre. Potrévia s'enferma dans sa chambre. Quant au gendre, il tentait de réconforter en vain Mme Grind qui finit par s'emporter : « Il est inadmissible qu'un meurtre ait pu avoir lieu en présence d'un détective ! » Elle s'effondra aussitôt. Gertro la rattrapa et l'emmena dans sa chambre.
Il redescendit pour me présenter des excuses.
Je n'étais point affectée.

Meurtres isolésWhere stories live. Discover now