Chapitre 11

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Le lendemain eurent lieu les funérailles, un moment très triste et émouvant avec le discours d'adieu des futurs mariés.
Nous nous couchâmes.

J'entrepris, après mon petit déjeuner, de réconforter la jeune nièce bouleversée. Je la retrouvais dans sa chambre, elle lisait. Elle m'invita à m'asseoir sur un fauteuil. Sa chambre n'était pas décorée mais plutôt à son image : simple. On parlait des événements récents, elle se confia à moi quant à sa tristesse et sa solitude : « La disparition de tante Sophiana a laissé un grand vide. Gertro m'a fait une surprise comme il dit, je dois d'ailleurs le rejoindre en bas, vous m'excuserez. » Je lui répondis qu'il n'y avait pas de problème et en sortant me remercia de m'inquiéter pour elle.

Je lus une bonne heure dans ma chambre ; cette maison n'avait plus besoin de mes services. Je décidai donc de plier mes bagages et de partir le lendemain.

Je descendis afin de remercier les nouveaux propriétaires et de les prévenir quant à mon départ. La salle de séjour était vide. Tressa et Marna avaient retrouvé leurs couleurs et préparaient le déjeuner dans la cuisine : toujours aucune trace du couple. J'entrai donc dans le jardin et à ma grande surprise, je vis un visage apaisé et détendu : celui de Mlle Grind. Ladite surprise était en réalité une séance de détente : masseuse et huiles étaient au rendez-vous.
Elle s'étalait sur une chaise pendant qu'une des masseuses massait ses pieds.
A un mètre d'elle, Gertro, lui, semblait bien moins détendu. Il se plaignait de douleurs aux pieds malgré le bienfait des massages. La jeune femme écourta celui-ci donc et passa au dos : le calme était revenu.
Ce spectacle me fit penser au célèbre dicton: après la pluie, le beau temps. Bref ! Je n'allai donc pas les interrompre. Je retournai dans le salon.
Un étrange sentiment de malaise m'envahissait, indescriptible comme le sentiment d'avoir oublié un détail...
Tressa entra et me prévint que le repas serait servi dans quelques minutes.

Le repas sans Mme Grind laissait un grand vide. On le combla en parlant mariage. Les festivités auraient lieu dans une semaine, en ville. On irait chez la famille de Gertro étant donné que Potrévia n'avait plus de famille. Je fus cordialement invitée mais je déclinai respectueusement en leur expliquant que je devais partir le lendemain.
La jeune femme avec qui j'avais tissé des liens d'amitié sembla peinée mais s'y résigna.

Meurtres isolésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant