Chapitre 12

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La journée s'écoula rapidement.
A défaut de participer à la fête, je l'ai aidée à choisir les couleurs des rubans ou autres décorations de la sorte.
Chaque couleur était choisie en fonction des goûts de la défunte tante. Quelques fois Potrévia versait une larme sans pour autant oublier son objectif : en fin de soirée, après le diner -mon dernier ici d'ailleurs- elle avait déterminé toutes les couleurs et leurs nuances qui serviraient à décorer cartes d'invitations comme table de buffet.
Exténuée, elle se coucha. Bientôt toute la maisonnée fit de même, moi y compris.

Je me dévêtis puis me couchai. Je pris le soin de retirer l'arme que je cachais sous mon lit la veille. Le vrai coupable étant derrière les barreaux...
Il y a quelque chose qui ne colle cependant pas.
L'expression du visage de Mr Puri lorsqu'il fut emmené reflétait plus de la tristesse que de la culpabilité, ce qui était surprenant pour un homme à l'apparence insensible.
« Mais pourquoi n'a-t-il pas effacé le sang sur les armes ; serait- ce un... piège... ».
Au même moment il y avait dans la pièce voisine de l'agitation puis j'entendis la porte s'ouvrir : c'était celle Gertro et une deuxième s'ouvrit presque aussitôt. Je dirai que c'était celle d'en face, celle de Potrévia.

D'ailleurs le soir du meurtre le jardinier n'était pas le seul absent.
Gertro aussi manquait à l'appel. Plus j'y pensais plus je remettais en cause la culpabilité de Louini.
A quatre-vingts ans il était improbable qu'il ait pu sauter de la fenêtre...
Je me relevai brusquement avec effroi avec l'image de Gertro lors de son massage en tête. Les blessures dont il se plaignait la veille pourraient correspondre... à des blessures causées par les épines des roses ! Sous la fenêtre de Mme Grind !!!

Le véritable meurtrier serait donc lui.
Mais pourquoi ?
Ce fut à ce moment que tout devint limpide!

Meurtres isolésWhere stories live. Discover now