Chapitre 4

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J'arrivai à une petite cour entourée de toutes sortes de plantes. Au centre se trouvait un banc. Madame Grind y était assise. Après de brèves salutations, elle m'invita à m'asseoir auprès d'elle. Il y eut un silence qui me rendit male à l'aise. Elle le rompit en expliquant que toutes ces variétés de plantes provenaient des différents pays qu'elle avait visité et que cette passion, elle l'avait transmise à sa nièce. Son visage s'assombrit soudainement et elle déclara : « Pauvre petite. Ses parents la quittèrent tôt et elle n'avait pour seule famille que moi. Vous savez, disait-elle, elle est très sensible. C'est au cours d'un voyage d'affaires qu'elle rencontra le jeune Gertro. Ils décidèrent vite de se marier et me considérant, elle décida d'attendre mon approbation ; c'est pour cela qu'il séjourne parmi nous ! Je me fais vielle. Et cela me rassure qu'elle passe sa vie avec un homme comme lui. Elle héritera de ma fortune. » Il y eut à nouveau un silence. Ma dame Grind parut soulagée mais en même temps préoccupée : « Qui pouvait en avoir contre Anne ? ». Elle semblait inquiète. Une sonnerie retentit et nous sortit de nos pensées. Elle m'informa que c'était l'heure à laquelle le vendeur de lait arrivait quotidiennement. Elle me proposa d'aller l'interroger avant qu'il ne doive partir. J'acquiesçai et j'empruntai le chemin inverse. J'arrivai à la cuisine qui était la première pièce que l'on trouvait en passant par la porte du côté jardin. Je vis l'homme que je supposai être Batane. Ce jeune homme respirait la joie de vivre, ce qui était curieux après les tristes événements.

« Bonjour, vous devez être Batane je suppose ?

- Oui c'est bien moi, et vous, vous êtes en charge de l'affaire ?

- Vous avez du flair ! Constatai-je.

- En fait je regarde beaucoup de séries policières, disait-il fièrement.

- Donc vous êtes censé savoir ce que j'attends de vous.

C'est sans modestie qu'il affirma que oui. Il déclara qu'il ne la connaissait que vaguement, qu'elle n'était pratiquement jamais dans la cuisine à l'heure où il arrivait. Je lui demandais ensuite s'il n'avait rien vu de suspect ces derniers-jours. Il prit le temps de réfléchir à la manière des enquêteurs et avec un sursaut m'expliqua qu'il avait surpris un jour dans la cuisine Mme Grind et Louini qui chuchotaient et qu'à son arrivée, chacun vaqua à ses occupations. Il s'interrompit et fixa la porte. A ce moment je vis Louini, grimaçant, il semblait lancer des éclairs à ce pauvre vendeur qui s'enfuit. Un bruit sourd se fit entendre : nous étions épiés. Je décidai de retrouver la source du bruit : c'était un vase situé en haut de l'escalier avant sa fracassante chute. Mais pas la moindre trace humaine.

Meurtres isolésWhere stories live. Discover now