Chapitre 5

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Après le déjeuner je décidai donc de poursuivre les interrogatoires, en privé. Par courtoisie je décidai de me déplacer pour parler à Mme Grind - elle se faisait vieille cette pauvre femme ! Je pénétrai donc dans sa bibliothèque personnelle qui se situait au rez-de-chaussée. Sa collection devait compter au moins des milliers d'œuvres. « Je suis fascinée par le théâtre, disait-elle. A défaut de voir des représentations, je lis des pièces, conclut-elle. ». Elle me fit asseoir et connaissant l'objet de mon déplacement elle commença avec ce ton caractéristique avec une pointe d'autorité :

« - Cette femme était ma confidente, connaissait tout de ma vie. Je vous confie que je suis angoissée à l'idée qu'elle aurait pu être assassinée par ma faute... ». Je l'interrompis pour la contredire mais elle continuait et me supplia de faire de mon possible pour découvrir cet être horrible !

Je me levai en la saluant lorsqu'elle m'interpela pour m'annoncer que pour mener à bien mon enquête elle me céderait sa bibliothèque. Je la remerciai courtoisement tout en la raccompagnant. Sous ses aires autoritaires, cette vieille femme souffrait et avait besoin d'être soulagée. Le seul moyen étant de sauver le coupable, il était temps pour moi de m'activer !

Je fis donc venir Tressa et Marna. Il résulta de ces deux entretiens que la défunte était pour elle une mère de substitution qui les guidait dans leurs tâches ménagères. Elles ne savaient rien d'autre de cette femme - enfin c'était ce qu'elles prétendirent. Je passai donc à Potrévia, je ne l'avais pas vue de la journée. Elle m'expliqua qu'elle lisait ; elle aurait hérité de la passion du théâtre de sa marraine. « Je connaissais tante Anne depuis ma naissance. Elle arriva cette fois-ci à contrôler ses larmes. C'était une bonne pédagogue. Elle s'occupait de ma scolarisation tout en dirigeant les travaux ménagers jusqu'à mon entrée à l'université quand j'ai du quitter la maison. Sa mort m'a affectée. Gertro ne la connaissait pas vraiment mais n'a pas hésité à repousser la date du mariage. »

Je l'interrogeai ensuite sur l'arme du crime mais elle n'en avait aucune idée. En ayant vu l'état émotionnel des deux précédentes, je ne m'étais pas risquée à leur poser cette question. Je sentis que je ne pourrai plus rien tirer d'elle. M'apprêtant à la faire sortir pour passer à son fiancé, je me levai lorsque Marna frappa et nous prévint que le dîner était servi après s'être inclinée respectueusement.

Meurtres isolésWhere stories live. Discover now