Chapitre 2

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Je sortis de la pièce et descendis les escaliers et Mme Grind m’indiqua la pièce de séjour où elle m’invita à m’assoir.

« C’était Anne Boliard, ma  gouvernante depuis toujours, disait-elle avec sérieux tout en communiquant son chagrin. Elle travaillait pour mes parents. Alors, j’ai hérité de cette demeure où elle est restée travailler. A 80 ans elle connaissait tout de ma vie, j’avais une confiance infinie en elle. Et j’ai bien peur que le meurtrier ne soit entre ces murs, dit-elle en chuchotant.»

Elle était arrivée à la même conclusion que moi. 

«  Puis-je vous demander qui habite avec vous ici.

-        Oui. Il y a moi, ma nièce Potrévia, son futur mari Gertro, nos deux servantes Tressa et Marna et le jardinier Louini.

-        Recevez-vous des visites régulières ?

-        Non, dû à l’éloignement… Ah si ! Il y a Batane, le vendeur de lait qui fait le voyage quotidiennement !

-         Merci, ce sera tout. »

Elle fit appeler Tressa pour qu’elle me mène à ma chambre de séjour, étant coupée de la ville je ne pouvais pas procéder à des aller- retours quotidiens. Nous remontâmes à l’étage et j’entrai dans la chambre qu’elle désigna comme étant la mienne ; c’était la troisième à droite. Elle m’expliqua qu’en face se trouvait sa chambre si j’avais besoin d’elle.

Je m’installai et dépliait ma valise. Je m’assis sur le lit et l’examinait, assez agréable ! Ma chambre comptait une armoire ancienne, une salle de bain et une fenêtre et pour seule décoration un rideau don t le motif me laissa perplexe. Je m’approchai et regardai par la fenêtre : elle donnait sur le jardin. Je vis ainsi un homme qui avait l’air d’avoir vécu au moins quatre-vingts ans mais avec la vigueur d’un jeune apprenti. Il semblait retirer les mauvaises herbes. Je m’apprêtai  à l’interpeler lorsque l’on frappa à ma porte pour m’indiquer l’heure de déjeuner. Ce n’était pas la jeune Tressa mais elle était vêtue du même tablier et avait la même mine terrifiée. Elle se présenta sous le nom de Marna. Je la suivie donc. Nous entrâmes dans la salle de séjour où j’étais plutôt qui donnait sur la salle à manger spacieuse. La table pouvait accueillir jusqu'à douze personnes. Madame Grind était déjà assise au bout. Elle me fit signe de s’assoir. Nous rejoignîmes ensuite une jeune femme. Je lui donnerais la vingtaine. Cette blonde avait les yeux bouffis que j’expliquerais par une coulée de larmes. On sent à son regard sa sensibilité.

Meurtres isolésDonde viven las historias. Descúbrelo ahora