Désillusion (Tome 3) ll h.s

8.

VIII

Je marche le long du couloir, mon vêtement mal remit et mes cheveux en bataille. Je m'en veux tellement... La maison est vide, après le scandale qui a éclaté tout le monde l'a presque fuit. Emma ne semble pas en colère, elle vient souvent me proposer de m'asseoir ou un verre d'eau mais je refuse, trop occupée à ruminer. Les cris ne cessent de résonner dans la pièce d'à côté, j'attends, j'attends,j'attends. Une demi-heure puis une heure et encore une demi-heure.Liam apparaît soudainement, il semble compatissant et me serre dans ses bras. Je ne réagis pas face à son geste, il n'est plus en colère ? Ses lèvres dessinent un petit sourire. Je n'arrive pas à rester tranquille quelques secondes et me recule de son emprise pour recommencer mes cent pas. Je stresse en repensant aux dernières heures, aux derniers jours, au mal que je fais, que nous faisons...Rien que d'y penser, je n'arrive plus à me regarder dans le miroir et me donne la nausée. Je regarde la porte en bois, le silence pèse, je n'entends que la respiration de Liam et la mienne.Sans attendre une seconde j'entre dans la pièce les joues rouges et ferme la porte derrière moi. Harry s'approche de moi le visage ternit par la colère et me fait asseoir. Je n'ose pas regarder la personne qui est devant moi, je l'entends pleurer mais je n'arrive pas à lever les yeux.

-Je...Je suis désolée Ana, murmuré-je

J'arrive enfin à relever la tête et la regarde, ses yeux sont noirs de colère et elle tremble. La femme de Harry se lève du siège et va vers la porte prête à quitter la pièce mais elle se retourne. Je peux enfin voir son visage précisément, son maquillage a coulé et il continu de le faire, la chemise blanche est froissée et ses cheveux sont en bataille, pas plus que moi ni Harry.

-Je me fous de vos excuses. Je quitterai l'appartement ce soir et je ne veux plus jamais vous voir, ni l'un, ni l'autre. Vous ne vous rendez pas compte à quel point vous faites du mal autour de vous, pas seulement moi, mais vous blessez tout le monde avec cette connerie, vous vous faites du mal à vous mêmes et ça, ça me console. Me dire que vous allez vous déchirez ça me console. Quand vous comprendrez que vous n'êtes pas faits pour être ensemble, je vous regarderai vous détruir et là j'aurais ma complète satisfaction.

Elle s'arrête un moment et tourne la tête vers Harry.

-Elle t'a quittée une première fois, pourquoi elle ne le ferait pas une deuxième fois ?

Ses yeux noirs me foutent la chair de poule. Quand j'entends la porte claquée, un soupire de soulagement sort de ma bouche. Harry s'écroule sur le lit et passe sa main sur son visage tendu. J'en envie de m'approcher de lui, de l'embrasser, de le consoler mais je préfère m'éloigner de lui, pour un moment. Il a l'air d'en avoir besoin...

-Grace, je ne regrette absolument pas ce qu'il s'est passé entre nous, mais...Ana va demander le divorce et elle va tout avoir, l'appartement, tous les biens que l'on possédait alors je n'aurais plus rien, peut-être même plus de boulot...

-Ça sera une occasion pour reprendre tes études de médecine ?

Il sourit faiblement. Je dépose un chaste baiser sur son front et quitte la pièce. En me promettant de lui laisser le temps. J'ai attendu une semaine puis deux sans l'appeler, j'ai pris de ses nouvelles par Niall et toujours rien, pas un seul texto, ni appel ni même mail.Son silence m'angoisse, j'ai peur qu'il ne veuille plus jamais m'adresser la parole pour je ne sais quelle raison. Je tourne ma cuillère dans mon café qui commence à se refroidir en essayant de trouver des réponses à mes questions. Mais je n'en ai aucune. Durant ces deux dernières semaines, j'ai réussi à tenir une conversation de plus de cinq minutes avec Liam, depuis qu'Ana nous a surprit, il semble moins en colère. J'ai aussi appris à connaître sa femme qui est bien plus bavarde et joyeuse que lui. Emma passe le plus clair de son temps avec moi et laisse Marie avec Zayn, elle reprend des forces et se détend au fur et à mesure que les jours passent. Son teint grisâtre s'illumine maintenant et ses vêtements larges ne sont plus qu'un mauvais souvenir.