Désillusion (Tome 3) ll h.s

25.

Connaissez-vous la réelle définition de « l'amour » ? Ce sentiment inexplicable qui consume votre corps comme le feu consumerait un bout de papier. Ce sentiment que les enfants pensent pouvoir décrire en regardant des films Disney, il fait rêver mais fait aussi souffrir plus de personne qu'il n'en rend heureux. Cette sensation qui fait battre notre cœur si vite qu'on le sentirait presque sortir de notre cage thoracique, il nous fait sentir unique, il nous donne des frissons dans chaque petite parcelle de notre corps sans exceptions, de la tête aux pieds. Il nous rend naïf et incontrôlable, on pourrait tout faire par amour, tout, absolument tout.

Je connais cette sensation, j'ai parcouru des kilomètres pour retrouver Harry et j'ai réussi à la supporter pendant pas mal d'année, je connais cette sensation car je la ressens aujourd'hui, car je l'ai ressenti hier et que je la ressentirai très probablement encore plus demain.

-Il faut qu'on parle

Je n'ose rien dire, aucun mot ne peut sortir de ma bouche, j'attends en collant mon téléphone encore plus près de mon oreille.

-Tu devrais savoir pour Nolan

-Emma m'a dit, c'est horrible...

-Je parle que ce que j'ai fais l'autre soir Grace

-Tu penses que j'annulerai le mariage si je l'apprends ?

-Probablement, soupire-t-il

Je ne comprends pas bien ce qu'il essaye de faire depuis ce matin, j'ai l'impression qu'il fait tout pour que j'annule la cérémonie, et rien que cette idée me rend encore plus nerveuse.

-Tu as tout faux, je sais ce que tu lui as dis

-Mais pas pourquoi

-Si, parce que tu voulais passer la soirée avec moi ?

-Et ça ne te dérange pas ?

-Plus maintenant, je m'en fous

-Pas moi, j'ai été un vrai con.

Je soupire silencieusement avant de prendre une grande inspiration.

-Je t'ai détesté, je t'ai quitté, je t'ai haïs des tas de fois mais en fin de compte je t'ai toujours aimé et cela même quand tu étais le plus détestable des hommes alors malgré tout ce que tu as pu faire dans ta vie, le nombre de fois où tu as pu être un imbécile avec moi et avec tout le monde je t'aime et c'est tout ce qui compte.

Je peux le sentir sourire à travers le téléphone. Un ricanement de bonheur se fait entendre dans le combiné ce qui m'arrache un petit sourire. Puis le téléphone se coupe après un dernier au revoir. Après tout ce qu'on a vécu ensemble, les conneries qu'il a pu faire, ça, ce n'était rien. Je repense à notre première rencontre en me regardant dans le miroir :

«  -Alors commençons par vous dit-il en me désignant vous êtes nouvelle n'est-ce pas ?

Je pris une grande inspiration et regardai la salle.

-Oui

-Et bien ? Présentez-vous ?

-Mon nom est Grace Julian j'ai dix-sept ans et je viens d'emménager ici.

Je me rassis en toute discrétion et regardai une fois de plus la classe, ils s'étaient tous retournés vers moi et me fixaient.

Ils se remirent tous correctement et firent comme si je n'existais pas, ce qui m'arrangeait. Je surpris un jeune bouclé qui continuait de me regarder comme une bête de foire. Ses cheveux lui tombaient légèrement sur le visage et ses yeux dégageaient un air malicieux.